Résultats trimestriels en chute libre, bulletins conjoncturels cafardeux, l’industrie des semi-conducteurs est à la peine. Les ventes de puces ont dérapé de 42 % au mois d’août dernier, selon la Semiconductor Industry Association (SIA).La crise force les fabricants à modifier leur modèle économique, à déceler de nouveaux gisements de croissance. À l’instar des constructeurs informatiques qui, il y a une dizaine d’années, ont cherché dans les services un salut à l’érosion de leurs marges dans les ventes d’équipements, les fabricants de semi-conducteurs ont décidé depuis quelque temps de valoriser leurs compétences en amont, dans le domaine des services liés à la conception et la fabrication de composants.Le dernier en date, Intel, annonçait récemment la création d’Intel Microelectronics Services, entité dédiée à la conception, au design, à la fabrication et aux tests de composants pour les entreprises ne possédant pas les infrastructures nécessaires.IBM Microelectronics s’est engouffré dans ce secteur il y a des années déjà. “ Les activités de services ont débuté avec la conception de puces Asic [Application Specific Customer Integrated Circuit, produit standard développé spécifiquement pour un client, ndlr] en 1998 “, précise Dominique Le Lann, directeur marketing du Technology Group d’IBM Microelectronics.
Une croissance de 27 %
Cette activité s’est développée dans un premier temps dans les réseaux avant de s’étendre aux équipements grand public et aux serveurs. Les prestations s’échelonnent de 50 000 dollars (55 200 euros), pour le développement d’un logiciel, de son code source et de son implémentation au sein d’une plateforme, à 10 millions de dollars ou plus pour un projet couvrant toutes les étapes, de la conception au brochage.Selon le cabinet de consultants Gartner Dataquest, le marché des services liés à la fabrication de semi-conducteurs devrait atteindre 250 milliards de dollars en 2004 contre 75 milliards en 1999. Soit une croissance moyenne annuelle de 27 %, dont une bonne part dans les technologies de réseaux.Un relais de croissance que les grands fabricants n’hésitent plus à exploiter. “ On en a fait un métier comme toute autre activité. Le consultant devient l’interface auprès de nos clients pour déterminer la meilleure solution à adopter. Cela valorise notre savoir-faire, tant en interne qu’en externe “, souligne Dominique Le Lann.
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