A terme, la majorité des appareils électroniques audiovisuels grand public reliés en réseau (de la chaîne hi-fi au rétroprojecteur) fonctionneront sous Linux. C’est en tout cas la raison d’être du nouveau consortium, CE
(Consumer Electronics) Linux Forum, créé cette semaine par les acteurs majeurs du monde de l’électronique grand public à l’instar de Sony, Matsushita/Panasonic, Hitachi, NEC, Philips, Samsung, Toshiba et Sharp. JVC et Thomson sont,
pour l’instant, absents de cette nouvelle initiative.‘ Notre premier groupe de travail est en place afin de recueillir les spécifications des membres fondateurs. Cet automne, d’autres groupes seront créés et travailleront sur la publication des interfaces de
programmation ‘, explique Tim Bird, porte-parole du CE Linux Forum (CELF).
Un système déjà utilisé dans les appareils électroniques
L’objectif premier du consortium est donc de modifier Linux afin d’améliorer les temps de mise en route et d’arrêt du système d’exploitation, de lui ajouter des fonctionnalités temps réel, de réduire sa
taille et de revoir son gestionnaire d’énergie.L’idée d’utiliser Linux dans les appareils électroniques n’est pourtant pas récente. Sony l’utilise déjà dans son enregistreur numérique Cocoon qui se connecte à un poste de télévision via un réseau sans fil,
tout comme Panasonic et Philips dans certains de leurs produits grand public.Par ailleurs, l’éditeur Montavista commercialise déjà la version 3 de son Linux Consumer Electronics Edition (CEE) qui vise aussi le marché de l’électronique grand public et répond à la majorité des améliorations
demandées par le consortium. ‘ Nous avons l’intention d’adhérer au CELF et de rendre notre Linux CEE conforme au standard élaboré par le forum ‘, souligne un porte-parole de Montavista.
Des associations complémentaires
L’association Embedded Linux Consortium (ELC), qui définit les standards de Linux pour le marché des systèmes embarqués, a également accueilli positivement l’arrivée du CELF. ‘ Nos deux organisations
sont complémentaires ‘, affirme Murry Shohat, directeur de l’ELC. ‘ Notre mission est de créer des interfaces de programmation standards, ainsi que d’assurer leur promotion et leur
implémentation. Tandis que le CELF vise à modifier le noyau Linux lui-même, ce que nous ne faisons pas ‘.En développant leur propre solution autour de Linux, les fabricants d’appareils électroniques pourront saffranchir de verser des royalties à chaque produit vendu. A ce jeu, le grand perdant est bien sûr Microsoft qui tente en vain de
pousser son système d’exploitation Windows CE, perçu comme trop coûteux, pas assez stable et peu adapté aux besoins temps réel de cette industrie. Les éditeurs QNX avec Neutrino et WindRiver, également utilisés par de nombreux fabricants, ont
aussi du soucis à se faire devant la montée en puissance de Linux.
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