France Télécom s’était engagé à livrer des explications sur la panne sans précédent qui a frappé ses abonnés d’Ile-de-France le 3 mai dernier (cf. 01 Informatique n?’1588). Mais l’opérateur n’a pas fait preuve de la plus grande clarté.
Ce qui est sûr, c’est que l’incident du 3 mai est dû à deux microcoupures sur un lien de transmission télécoms en région parisienne. Mais l’opérateur ne connaîot pas l’origine de ces deux ” blancs “, et se contente de réfuter tout acte de malveillance. Les conséquences de ces coupures ne sont pas des plus limpides. Elles auraient affolé à Paris un commutateur Sémaphore, du nom du réseau informatique qui achemine les appels du réseau téléphonique et de Numéris. Ce commutateur – appelé PTS (Point de transfert Sémaphore) -, déréglé par l’incident, a envoyé un grand nombre de messages d’alerte aux quatre autres PTS parisiens et aux commutateurs télécoms, qui se sont mis à répondre à leur tour. Face à l’emballement du système, les PTS parisiens se sont alors automatiquement arrêtés pendant une dizaine de minutes, ce qui a généré un encombrement majeur du trafic, étant donné que ceux-ci agissent comme des aiguilleurs. A chaque redémarrage des PTS, ces derniers ont remis en circulation de nouveaux messages de gestion. Et le trafic a été fortement perturbé, puisque les messages de gestion empruntent les mêmes routes que les messages de signalisation sur le réseau Sémaphore. Pourquoi les PTS n’ont-ils pas supporté cette situation ? France Télécom argue d’un incident rare (deux microcoupures en période de trafic chargé), mais n’a pas expliqué pourquoi un tel scénario n’a pas été modélisé, alors que son réseau passe pour l’un des plus modernes au monde.
A court terme, l’opérateur envisage de tout faire pour limiter la perturbation de la signalisation par les messages de gestion. Il n’exclut pas d’investir dans des PTS supplémentaires, auquel cas il fera appel au même fournisseur, Alcatel.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.