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Les Européens arrivent en ligne “piano ma sano”

Dans l’ensemble de l’Europe, les entreprises traditionnelles ont pris le coche d’internet. Mais d’un pays à l’autre, les calendriers et les priorités diffèrent.

Le passage du relais est souvent un moment critique. La nouvelle économie vit une de ces périodes clés : nombre de start-up ont été victimes du tarissement de l’investissement high-tech et la plupart des projets émanent aujourd’hui d’entreprises traditionnelles. Les premières étaient engagées dans un sprint, les secondes penchent pour la course de fond. C’est ce que révèle une enquête menée par la Sofres pour le compte de la société d’audit et de conseil Mazars. 45 % des 600 dirigeants d’entreprises ” en ligne et en dur ” interrogés en France, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Espagne, pensent que les changements induits par la nouvelle économie n’auront lieu que d’ici un à deux ans.

L’information, atout du net

La prise de conscience des apports d’internet est toutefois en cours, et ils sont 42 % à les estimer très importants, voire fondamentaux. Mais les problématiques distinguées par les entreprises traditionnelles entament les visions les plus communes. Les places de marchés électroniques ont eu beau vanter la possibilité de trouver en ligne de nouveaux partenaires, les interviewés sont 41 % à trouver cela accessoire. En revanche, sont plébiscités : les apports en terme de circulation de l’information, à 95 %, la possibilité d’agir en temps réel, à 88 %, et une meilleure gestion des connaissances et des savoir-faire à 84 %.Les potentialités d’internet sont identifiées, mais les chantiers restent à ouvrir. La gestion électronique des relations avec les clients ou les fournisseurs n’intervient que dans 40 % de ces entreprises. L’e-commerce est même en-deçà, avec 31 % des entreprises dotées d’un site de vente, B to B et B to C confondus. Seules les projections à 2 ans montrent que certaines sont prêtes à en faire une priorité.Précaution ou attentisme ? Le diagnostic est difficile. En fait, l’enquête décèle un clivage Nord/Sud, selon les caractéristiques des économies nationales. Les entreprises néerlandaises ont été poussée par la pénurie de main d’?”uvre : 45 % d’entre elles disposent d’un site de recrutement en ligne. L’économie de services du Royaume-Uni a bénéficié de ses réseaux de capital-risque pour prendre la tête de l’e-commerce européen. En France, seules 11 % des sociétés interrogées ont joué l’e-commerce et les initiatives internet restent le fait des grands groupes. Le scepticisme français contraste avec l’enthousiasme espagnol, et lui dispute la queue du peloton.

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Maxime Rabiller