À Strasbourg, les députés européens ont exprimé leur « profonde inquiétude » vis-à-vis de la montée de la désinformation au sein des pays membres. Par une large majorité, ils ont adopté jeudi 10 octobre une résolution pour la contrer de manière coordonnée. Et c’est principalement la Russie qui est dans le viseur de l’Union européenne (UE).
Une nécessaire « une prise de conscience »
Les élus ont alerté contre la « nature très dangereuse de la propagande russe » qui constitue la « principale source de désinformation » en Europe. Un enjeu épineux alors que plus de 50 scrutins présidentiels, nationaux ou locaux doivent se tenir dans les pays de l’UE avant la fin 2020.
« Une grande partie de cette ingérence profite aux candidats anti-UE, extrémistes et populistes », soulignent les eurodéputés dans le texte.
Ce texte non contraignant rappelle que les cas de désinformation attribués à des sources russes ont doublé depuis janvier 2019 (998 cas) par rapport à la même période en 2018 (434 cas).
Un appel à l’action européenne
Le Parlement « appelle la Commission et le Conseil à mettre en place une stratégie effective et détaillée pour contrer les stratégies russes de désinformation de façon rapide et musclée ».
Les eurodéputés réclament de renforcer la task force « East StratCom » mise en place par l’UE en 2015 pour surveiller les opérations de désinformation russes, et d’en faire une structure permanente avec un financement accru.
Cette cellule a encore mercredi attiré l’attention sur un site intitulé « EP Today » se présentant comme un « magazine mensuel d’informations sur le Parlement européen » et dont près de la moitié des articles « sont des copier-coller d’articles de RT » (ex-Russia Today, la chaîne publique russe). L’UE a également son propre service de fact-checking consultable sur le site officiel euvsdisinfo.eu.
Found something suspicious? Is it pro-Kremlin disinformation? Check our database!
Visit https://t.co/mbTXOYZBfp! pic.twitter.com/zuvEYFdUGn
— EUvsDisinfo (@EUvsDisinfo) October 10, 2019
Une chasse multilatérale contre la désinformation
Mais il n’y a pas que les élections nationales qui sont victimes de ces salves de fausses informations. En juin dernier, la Commission européenne avait indiqué que des « sources russes » avaient tenté de peser à coups de fake news sur les élections européennes de fin mai. À l’approche du scrutin, elle avait appelé les pays membres à coordonner leur surveillance et accentué la pression sur les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter pour qu’ils participent à la chasse à la désinformation.
Source : Parlement européen
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