La Commission fédérale des communications (FCC) vient de rajouter trois entreprises sur sa liste de fournisseurs jugés comme des « risques inacceptables pour la sécurité nationale des États-Unis ». En occurrence, il s’agit de China Mobile, China Telecom et Kaspersky Lab. L’éditeur russe est la première entreprise non chinoise à rejoindre cette fameuse liste créée en mars 2021, à la suite l’adoption de la loi américaine « Secure and Trusted Communications Networks Act of 2019 ». Elle incluait jusqu’alors Huawei, ZTE, Hytera, Hangzhou Hikvision et Dahua.
Dans un communiqué, Kaspersky se dit déçue de cette décision qui « n’est fondée sur aucune évaluation technique » de ses produits. Pour lui, il s’agirait avant tout d’un acte politique. Sur le fond, il est vrai que cela ne va pas changer grand-chose pour l’éditeur russe, qui était déjà banni des réseaux informatiques des agences fédérales depuis 2017. L’ajout sur la liste de la FCC lui bloque désormais l’accès à des fonds de subventions fédéraux, dédiés aux projets de déploiement dans les territoires ruraux, pour les consommateurs à faible revenu ou pour certains organismes publics (écoles, bibliothèques, hôpitaux).
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En revanche, cette mise à l’écart est un coup fatal pour l’image de marque de Kaspersky, que les agences de cybersécurité française et allemande avaient déjà commencé à écorner ces dernières semaines. Le 2 mars, l’ANSSI estimait, dans un rapport, que l’utilisation des outils de l’éditeur pouvait être « questionnée du fait de leur lien avec le Russie ». Le 15 mars, le BSI pousse le bouchon un peu plus loin et recommande de remplacer les applications de Kaspersky « par des produits alternatifs ». « Un fournisseur informatique russe peut mener lui-même des opérations offensives, être contraint d’attaquer contre son gré des systèmes cibles, ou être victime d’une opération cyber et être espionné à son insu, ou être utilisé comme outil d’attaque contre ses propres clients », souligne l’agence allemande dans un rapport.
Bref, même si Kaspersky Lab arrivait à prouver sa bonne foi et son indépendance par rapport au Kremlin, cela ne changerait rien au risque évalué dans le cadre de ce conflit militaire, où c’est la raison d’État qui l’emporte.
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