A quelques semaines de la publication d’un rapport d’un groupe d’experts des Nations Unies sur l’internationalisation de la gouvernance de l’Internet, les Etats-Unis remettent les pendules à l’heure. La semaine dernière, Michael
Gallagher, un représentant du ministère du Commerce américain, a officiellement rappelé
la ligne de conduite de Washington sur ce dossier.Le gouvernement américain est déterminé à conserver son rôle historique dans l’autorisation de tout changement ou modification lié aux serveurs racines du Net. Autrement dit, pas question de déléguer la
gestion des noms de domaines (DNS), aujourd’hui assurée par l’Icann, à une structure internationale. Washington affiche clairement son intention de conserver la mainmise sur cet
organisme placée sous la tutelle du ministère du Commerce américain. Tous ceux qui s’étaient imaginé, à l’approche du second volet du
Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), que le contrôle de l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) pourrait être transféré à un
organisme international en seront, semble-t-il, pour leurs frais.
L’Europe impuissante
Mais, et c’est une première de la part du gouvernement américain, les Etats-Unis reconnaissent que la gestion des noms de domaines et en particulier celle des extensions nationales ?” les ccTLD ?” de type .uk ou .fr
(par opposition au .com, .net ou .org), peut soulever des questions de souveraineté au niveau des pays concernés. Dans cette optique, et pour assurer au Net
‘ stabilité et sécurité ‘, les autorités
américaines affirment être disposées à évoquer pleinement ces questions avec les acteurs concernés.Malgré cela, les positions américaines restent on ne peut plus éloignées des visées européennes. Et surtout des conclusions du premier volet du SMSI (qui s’est tenu en 2003 à Genève), au terme duquel s’était dégagée la volonté de
favoriser une approche multilatérale, transparente et démocratique de la gouvernance de l’Internet.Et comme pour être certains de bien se faire comprendre, les Etats-Unis expliquent qu’ils continueront à promouvoir (dans les multiples forums et instances à disposition) une approche du développement de l’Internet favorable au secteur
privé et aux intérêts du marché. Ce que l’on pourrait déchiffrer ainsi : ce n’est pas un sommet des Nations Unies sur la société de l’information qui, à lui seul, pourra décider de lavenir du réseau.
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