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Les États-Unis sous la menace de représailles informatiques

Depuis les opérations en Afghanistan, les autorités redoutent des répliques sur le net. La bataille n’a pas eu lieu, le FBI reste en alerte.

Alerte au cyberterrorisme ! L’attaque du World Trade Center et du Pentagone, le 11 septembre, pourrait bien être suivie par une série d’offensives contre les infrastructures informatiques des États-Unis. Certes, pour l’instant, constatent les experts, il n’y a pas eu d’activités anti-américaines coordonnées sur le net. Mais les professionnels doivent rester sur le qui-vive, conseille en tous cas Richard Clarke, le nouveau tsar du virtuel, tout juste nommé par le président George W. Bush. Les agents du FBI, le bureau fédéral d’enquêtes, au travers du site du National Infrastructure Protection Center (NIPC.gov), multiplient les avis de prudence. Et l’Institute for Security Technology Studies, un département de l’Université Dartmouth dirigé par Michael Vatis, vient de publier un rapport de 29 pages soulignant les risques “d’une attaque virtuelle pendant la guerre contre le terrorisme “.Et cet ancien patron du NIPC de citer en exemple la montée en puissance des répliques de hackers durant de récents conflits. Ainsi, lorsque l’Inde et le Pakistan se sont affrontés à propos du Cachemire, les sympathisants de la cause pakistanaise s’en sont pris aux sites indiens avec une vigueur croissante : en 1999, 45 sites ont été touchés ; l’année suivante, ce nombre montait à 133, et cette année, on en est déjà à 275.De même, les attaques informatiques n’ont cessé d’alimenter le conflit israélo-palestinien. Lorsque trois soldats de Tsahal ont été enlevés en octobre 2000, les militants pro-israéliens ont bloqué l’accès aux sites web du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien. De l’autre côté les pro-palestiniens ont mené une djihad (guerre sainte) virtuelle contre la Knesset (le Parlement israélien), les ministères de la Défense et des Affaires étrangères, la banque d’Israël, la Bourse de Tel Aviv…

Un réseau expérimenté sur le net

Cette année encore, lorsqu’un appareil de surveillance américain a abattu un avion de combat chinois, les pirates du net chinois se sont déchaînés : 1 200 sites, parmi lesquels ceux de la Maison Blanche et du ministère de l’Énergie, ont été affectés. De là à imaginer le même type d’attaques contre l’infrastructure américaine pendant les bombardements sur l’Afghanistan, il n’y a qu’un pas. Le réseau d’Oussama Ben Laden a déjà prouvé son expérience sur internet : Ramzi Youssef, le maître d’?”uvre de la première explosion contre le World Trade Center, archivait des informations cryptées sur son PC. Et les sympathisants islamistes ne manquent pas parmi les hackers. Le rapport de Dartmouth cite ainsi G Force Pakistan, The Pakistan Hackerz Club, Doktor Nuker… Mieux vaut donc rester en alerte. Et protéger l’infrastructure américaine. Selon les experts du National Security Council ?” une antenne de l’Université Carnegie Mellon ?” il existe dorénavant des organisations transnationales capables d’exécuter des opérations très sophistiquées, créatives et innovantes. Le 911 ?” le numéro d’appel téléphonique des urgences aux États-Unis ?” ou le contrôle aérien pourraient ainsi tomber en panne, de même que les grands relais électriques du pays, le réseau ferré, les réseaux interbancaires, les institutions financières… Le NIPC multiplie donc les conseils préventifs pour protéger les serveurs et routeurs, premières victimes supposées des hackers. Le FBI, aidé par les représentants du SANS Institute (System Administration, Networking and Security), a aussi publié à destination des entreprises une liste des “vingt plus grandes faiblesses” des systèmes informatiques. Des failles à combler durgence. Et pour les simples usagers, le NIPC donne des tuyaux sur son site pour contrer les menaces les plus connues, du virus Melissa au ver informatique Nimda.* à New-York

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Caroline Talbot*