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Les Etats-Unis renforcent leur domination et construisent le premier supercalculateur « exascale »

D’ici à 2021, le laboratoire national Oak Ridge devrait être le premier à disposer d’un ordinateur d’une puissance de calcul supérieure à 1,5 exaflop. Les fournisseurs technologiques sont Cray et AMD.

Depuis un an, le pays de Donald Trump domine à nouveau le secteur des supercalculateurs et tout porte à croire qu’il ne va pas quitter la première place du classement Top 500 avant un bout de temps.
Le laboratoire national d’Oak Ridge vient en effet d’annoncer un contrat avec les sociétés Cray et AMD pour la construction, d’ici à 2021, d’un supercalculateur aux performances inédites. Si tout se passe bien, cette machine – baptisée « Frontier » – fournira une puissance de calcul de plus de 1,5 exaflops, c’est-à-dire 1,5 milliard de milliards d’opérations à virgule flottante par seconde. C’est gigantesque.

Sept fois plus puissant que les supercalculateurs actuels

L’enveloppe financière suit, en conséquence. Le ministère de l’Energie américain déboursera plus de 600 millions de dollars pour être le premier à détenir un supercalculateur « exaflopique ». En effet, aucune machine n’a encore dépassé le cap de l’exaflop. Le supercalculateur actuellement le plus performant est Summit, qui appartient également au laboratoire d’Oak Ridge.
Basé sur les technologies d’IBM et de Nvidia, il n’atteint « que » 200 teraflops. Frontier sera donc 7,5 fois plus puissant.

« La performance record de Frontier garantira à notre pays la capacité de diriger le monde dans le domaine scientifique et d’améliorer la vie et la prospérité économique de tous les Américains et du monde entier. Frontier accélérera l’innovation en matière d’intelligence artificielle (…) et fera en sorte que les prochaines grandes inventions se fassent aux Etats-Unis », se félicite le secrétaire américain à l’Énergie, Rick Perry, dans un communiqué.

TOP500 – Les 5 ordinateurs les plus puissants de la planète (novembre 2018)

Techniquement, Frontier s’appuiera sur un réseau de nœuds de calcul. Chaque nœud sera constitué d’une puce CPU AMD EPYC et de quatre puces GPU AMD Radeon Instinct, reliées au travers d’une technologie baptisée « Infinity Fabric » et signée AMD. Les nœuds seront quant à eux agrégés dans des serveurs lame haute performance et interconnectés entre eux par une technologie baptisée Shasta Slingshot, développée par Cray. Les serveurs lame, quant à eux, sont répartis dans plus d’une centaine d’armoires à rack. Le supercalculateur Frontier sera un datacenter à lui tout seul.

Simulation et apprentissage automatique

A quoi servira ce monstre ? A effectuer des calculs et des simulations dans des domaines techniques et scientifiques variés : énergie, météo, industrie, génétique, santé, physique quantique, etc. En particulier, il devrait permettre aux scientifiques de gagner un temps précieux en offrant de « nouvelles capacités » dans le domaine de l’apprentissage automatique. Mais les Chinois n’ont pas dit leur dernier mot. L’Empire du Milieu a occupé le haut du podium du Top 500 pendant cinq ans.

Sources : Oak Ridge

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Gilbert KALLENBORN