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Les États-Unis ouvrent une enquête sur TikTok par crainte d’espionnage

L’application de partage de vidéo chinoise est sous le coup d’une enquête de la part des autorités américaines deux ans après son rachat. Le motif ? Un risque de contre-espionnage.

Après Huawei, c’est TikTok qui est maintenant dans le viseur américain. Selon le New York Times, une agence fédérale américaine a ouvert une enquête de sécurité nationale sur le rachat par le chinois ByteDance de cette application de partage de vidéos plébiscitée par les adolescents partout dans le monde. Le gouvernement américain posséderait des preuves que TikTok envoie des données de ses utilisateurs en Chine.

Le Comité sur l’investissement financier étranger aux États-Unis, chargé de vérifier les acquisitions faites par des entreprises ou entités étrangères sur le sol américain, a lancé une investigation sur cette acquisition pourtant vieille de deux ans. Cette enquête répond aux inquiétudes exprimées récemment par des sénateurs américains.

Un risque de « contre-espionnage »

« Avec plus de 110 millions de téléchargements rien qu’aux Etats-Unis, TikTok pose un risque de contre-espionnage que nous ne pouvons pas ignorer », avaient affirmé la semaine dernière deux autres ténors du Sénat américain, réclamant à la direction du renseignement national de « conduire une évaluation sur les risques pour la sécurité nationale » que pose l’application.

Le sénateur républicain Marco Rubio s’est réjoui de la nouvelle sur Twitter, « parce que n’importe quelle plate-forme détenue en Chine qui collecte un nombre massif de données sur des Américains représente une menace potentielle pour notre pays ». 

Un risque de « coopération » avec le pouvoir chinois ? 

Le leader des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, et le républicain Tom Cotton estiment que le propriétaire chinois de TikTok, ByteDance, « qui est obligé de respecter les lois chinoises » pourrait être contraint à « coopérer avec les services de renseignement du Parti communiste chinois », même si les datas sont stockées sur le sol américain.

Les deux hommes politiques craignent également que l’application ne soit une backdoor – une porte dérobée pour entrer dans un smartphone. Un procédé déjà évoqué contre le géant chinois des télécoms Huawei. Interrogée par l’AFP, TikTok a indiqué ne pas pouvoir commenter une éventuelle enquête mais a tenu à souligner « ne pas avoir de priorité plus importante que de gagner le respect de nos utilisateurs et régulateurs aux Etats-Unis ».

TikTok s’est aussi distancé du pouvoir chinois et a précisé que ses serveurs étaient situés en dehors de Chine et par conséquent que leurs « données » n’étaient « pas soumises à la législation chinoise ». L’application a passé début 2019 la barre du milliard de téléchargements dans le monde, sans compter la Chine (où l’appli équivalente s’appelle « Douyin »), d’après le cabinet Sensor Tower.

Source New York Times

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Marion Simon-Rainaud avec AFP