Les Etats-Unis s’opposeront à toute révision majeure des règles internationales de télécommunications en vigueur depuis 24 ans à la Conférence mondiale sur les télécommunications à Dubai en décembre prochain, a prévenu lundi 8 octobre, à Genève, Terry Kramer, leur représentant. « Nous devons éviter la suffocation (…) à travers des propositions trop restrictives qui chercheraient à contrôler le contenu ou à imposer des règles de paiements », a déclaré aux journalistes M. Kramer, réitérant la position traditionnelle, libérale, de Washington sur ces questions.
Cette conférence doit examiner les règles établies en 1988 par l’Union internationale des télécommunications (UIT), une agence de l’ONU dont le siège est à Genève. Cette réunion, où tout le Gotha mondial des télécoms sera présent, doit également aborder des questions relatives à la gouvernance de l’Internet. Elle pourrait aboutir à une régulation plus importante des Etats et des opérateurs sur la Toile et donne déjà lieu à d’intenses débats en coulisses entre les acteurs concernés (Etats, opérateurs, fournisseurs de contenus, régulateurs).
Le représentant américain a notamment exclu que la sécurité cybernétique tombe dans le domaine de compétence de l’UIT, estimant que ce n’est pas « l’instance appropriée pour s’en occuper ». Il a aussi rejeté une demande récurrente des opérateurs européens (dont Orange) de pouvoir faire payer les transmissions de contenus appelant les uns et les autres « à ne pas tuer la poule aux œufs d’or » par ce genre d’exigences.
Il a estimé que les règles en vigueur pendant un quart de siècle « ont été un grand succès » parce qu’elles ne concernent que « les grands principes » sans approche restrictive. L’Internet est un monde très dynamique, « tout ce qui chercherait à établir des structures, des contrôles ou des limitations constitue une tendance philosophique qui nous inquiète beaucoup », a ajouté Terry Kramer.
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