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Les États-Unis et la Chine discutent pour la première fois « des risques liés à l’IA »

Les États-Unis et la Chine se rencontrent ce mardi 14 mai à Genève pour discuter des risques liés à l’intelligence artificielle. L’objectif est de se mettre d’accord sur certaines règles – notamment sur les armes nucléaires – qui pourraient ensuite être adoptées par d’autres pays.

Une rencontre bilatérale entre deux délégations de diplomates américains et chinois a lieu ce mardi 14 mai à Genève en Suisse. Les hauts fonctionnaires envoyés par Pékin et Washington auront la difficile tâche d’entamer un dialogue sur les risques liés à l’intelligence artificielle (IA). L’objectif est d’éviter des catastrophes et des guerres involontaires qui pourraient survenir en pleine course à l’IA, rapporte le Washington Post, lundi 13 mai.

Et les États-Unis aimeraient que la Chine s’aligne sur sa position relative au déploiement d’armes nucléaires. Washington plaide en effet pour que seuls les humains puissent prendre la décision d’enclencher ce type d’armes, l’IA ne devant en aucun cas exercer le moindre contrôle en la matière. « Il s’agit de la première réunion de ce type. Nous nous attendons donc à une discussion sur l’ensemble des risques (liés à l’IA, NDLR), mais nous ne préjugeons pas des détails à ce stade », a déclaré à un haut fonctionnaire de l’administration américaine à Reuters, avant la réunion.

Des règles entre la Chine et les États-Unis qui seraient ensuite adoptées par tous les pays

Un second diplomate américain a déclaré à la presse américaine qu’il était clair que Washington et Pékin étaient en concurrence pour définir les règles qui s’appliqueraient à l’IA. Mais les deux pays espéraient explorer la possibilité de se mettre d’accord sur certains principes. Ces derniers pourraient ensuite être « adoptés par tous les pays ». « Nous pensons que la communication sur les risques critiques liés à l’IA peut rendre le monde plus sûr », même si « nous ne sommes certainement pas d’accord sur de nombreux sujets et applications liés à l’IA », a déclaré le second fonctionnaire à nos confrères de Reuters.

Les sujets de discordes entre les deux pays sont pour le moins nombreux, sur fond de compétition technologique. Depuis des années, les États-Unis cherchent à ralentir le développement de l’IA des entreprises chinoises, en limitant leur accès aux puces avancées, des composants indispensables à ces technologies.

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Entre les deux titans, la tension est montée d’un cran le mois dernier, lorsque le Congrès américain a voté une loi interdisant le réseau social chinois TikTok aux États-Unis, à moins qu’il ne soit vendu à des fonds américains.

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Autre objectif : éviter que la guerre froide actuelle ne devienne brûlante

Mais cette compétition ou guerre technologique ne doit pas empêcher le dialogue entre ces deux pays. La discussion a aussi pour objectif d’éviter que la guerre froide actuelle ne devienne brûlante, écrivent nos confrères du Washington Post. En avril dernier à Pékin, le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi avaient convenu de mettre en place ces discussions bilatérales.

Pour le porte-parole de l’ambassade de Chine, Liu Pengyu, la discussion sur l’IA aura des effets sur l’avenir des deux pays, mais pas seulement. « Les deux parties ont la responsabilité de s’engager dans un dialogue franc », a-t-il déclaré dans un communiqué dont Reuters se fait l’écho. Et si la route vers le moindre accord est longue et sinueuse, Pékin et Washington ont déjà trouvé un point d’entente. Dans ce dialogue, l’Europe semble n’être cantonnée qu’à un rôle d’observation.

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Stéphanie Bascou