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Les États-Unis assoupliront-ils leur loi sur le chiffrement ?

Le projet de loi américain visant à libéraliser la taille des clés de chiffrement à l’exportation devrait prochainement aboutir.

La libéralisation des solutions de chiffrement fort à l’exportation semble prendre forme par le biais d’un projet de loi américain. Peut-être sera-t-il bientôt voté, cependant nul n’est encore parvenu à décrypter cette information. ” La tendance est là, tout le monde est conscient qu’il faut aller vite mais… les autorités font avancer les choses à leur rythme “, explique avec beaucoup de tact, Olivier Perroquin, directeur commercial d’Utimaco. La course à la Maison Blanche n’accélérera certes pas le mouvement. ” Les États-Unis ont conscience que cette législation freine leurs industries. Or, nous sommes sur un marché dont la croissance se chiffre par dizaines de pour-cent et il serait logique que ce projet aboutisse bientôt “. Olivier Perroquin serait-il optimiste ? Pascal Janer, directeur commercial de MSI, considère en tout cas que cette réforme n’est pas si simple. ” Bien malin qui sait déjà quand le vote du projet aura lieu. Une telle décision va à l’encontre des accords de Wassenaar et de Vienne, auxquels ont adhéré les États-Unis “. En effet, ces accords imposent un contrôle très strict à l’exportation des systèmes de chiffrement dont la clé dépasse 64 bits pour les algorithmes symétriques (Des, DEA, RC4, etc.). Or, le projet de loi américain étendrait cette taille à 128 bits, et à 1 024 bits pour les clés des algorithmes asymétriques. Mais personne n’est actuellement en mesure de confirmer de telles précisions.

enthousiasme mitigé

À entendre certains éditeurs européens, mieux vaudrait un blocage franc plutôt qu’une mauvaise libéralisation. Tous n’attendent pas avec impatience l’aboutissement de ce projet de loi. Les éditeurs américains sont de sérieux concurrents, mais les Européens pensent qu’ils ont plus de chances auprès des grands comptes de la communauté. À l’opposé, de grands optimistes se voient déjà partenaires de Microsoft ou de Netscape.

Internet, le grand perturbateur ?

Les éditeurs de systèmes de chiffrement partagent néanmoins une même certitude : la protection des données connaît un engouement sans précédent et Internet en est le responsable. Les actions de piratage médiatisent le problème de l’insécurité informatique. Le risque n’est pas nouveau, et le Réseau des réseaux ne serait que la partie émergée de l’iceberg. Olivier Perroquin estime que ” 70 à 80 % des attaques se font en interne [NDLR : par les salariés d’une entreprise]. Internet aura été l’élément détonateur. ” LS

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LS