Pour le public, ils étaient les très lointains cousins des EPN (Espaces publics numériques). Après une petite décennie de bons et loyaux services, beaucoup d’ECM (Espaces culture multimédia) vont devoir baisser le rideau. Ces structures
(entre 75 et 115 selon que l’on s’en remet au ministère de la Culture ou aux acteurs de terrain) travaillaient pour la plupart à des actions de sensibilisation, d’initiation et de formation au multimédia (photo, vidéo) à partir de contenus
culturels, éducatifs et artistiques (promotion des arts dits numériques).Leurs coûts de fonctionnement n’excédaient pas quelques dizaines de milliers d’euros (entre 5 000 et 30 000 euros). Mais les finances de l’Etat étant ce qu’elles sont, le programme ECM n’aura pas résisté au budget 2008 du
ministère de la Culture. La mauvaise nouvelle a été transmise récemment aux intéressés par les Directions régionales des affaires culturelles. Les responsables d’ECM se regroupent aujourd’hui au sein d’un collectif
Culture-multimedia.org. Ils dénoncent l’attitude du ministère de la Culture qui selon eux ‘ sans concertation ni délai […] a fait le choix de son désengagement de
la culture multimédia ‘. Cette politique étant ‘ en contradiction complète avec les choix stratégiques du gouvernement autour de la société de l’information ‘. Les responsables
d’ECM se réuniront en assemblée générale le 18 février à Paris et lancent ce mardi 29 janvier une pétition de soutien en ligne.
‘ Une décision brutale ‘
‘ On a le sentiment, d’après l’argumentaire qui nous a été relayé, qu’au niveau du ministère la fracture numérique est un concept totalement dépassé, alors que nous sommes encore en plein dedans, note
quelque peu désolée, Sophie Menanteau, directrice de l’association
Kawenga à Montpellier.
Il suffit pour s’en convaincre de parcourir le rapport Attali, d’écouter les recommandations de l’Union européenne ou de s’en tenir à la lettre de
cadrage qu’avait adressé le Président de la République à la ministre de la Culture, Christine Albanel. ‘Un observateur attentif du dossier qualifie les baisses de budget enregistrées cette année de ‘ catastrophiques ‘ et regrette ‘ la brutalité et la rapidité de la
décision ‘. Pour autant, il semble que si d’un point de vue officiel le programme ECM ait vécu, une partie de son financement pourrait être sauvée. Les lieux les plus emblématiques comme
le Cube à Issy-les-Moulineaux ou
la Friche de la Belle de Mai à Marseille pourraient ainsi être épargnés.Néanmoins, sur le terrain, bien des petites structures, comme cet ECM de Lozère qui employait deux personnes, devront fermer leurs portes. ‘ C’est très regrettable, estime Sophie Menanteau,
car dans certaines régions le maillage territorial des ECM, qui était l’un des fondamentaux de ce projet, était très fort. ‘ La fracture numérique a encore de beaux jours devant elle.
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