Le mouvement a débuté il y a plusieurs mois. En juin 2000, Alcatel et Thomson Multimedia ont fondé Nextream par fusion de leurs activités réseaux large bande, tandis que Motorola s’emparait de son compatriote General Instrument en même temps que de l’allemand Fuba Communications, racheté quelques mois plus tôt par ce dernier. Le même Motorola a récidivé, en octobre 2001, en annonçant la prise de contrôle de RiverDelta Networks, un spécialiste des équipements de routage pour réseaux câblés.La course à la taille critique et aux parts de marché continue avec Scientific Atlanta, qui, courant novembre, a lancé une offre publique d’achat sur le belge BarcoNet, la branche réseau du fabricant de vidéoprojecteurs Barco, totalement autonome depuis un an. Cette société est très bien implantée en Europe, où elle a accompagné le développement du câble, et, depuis peu, en Asie.BarcoNet a pris très tôt le tournant du numérique, en rachetant, notamment, le spécialiste danois du codage RE, et en développant des solutions sous protocole IP. L’un de ses derniers contrats gagnés en France est la mise à niveau des réseaux de NTL et de Noos, aujourd’hui réunis.Scientific Atlanta, qui vient de céder ses équipements professionnels de télécoms par satellite (VSat) à ViaSat, développe des lignes de produits complémentaires de celles de BarcoNet. La société était peu présente en Europe, avec un siège à Francfort (en Allemagne) et une unité de production au Danemark, sous la marque Arcodan.
Les acteurs du secteur télécoms dans le coup
Ce rapprochement semble plutôt bien accueilli par les salariés de BarcoNet. “Nous ne sommes pas concurrents, bien au contraire, commente Marc Breuillier, directeur des ventes broadcasts de BarcoNet SA, la filiale française établie à Chartres. BarcoNet est fort dans les équipements d’infrastructure et de traitement du signal, tandis que Scientific Atlanta est compétent dans les composants actifs et les terminaux d’abonnés. Nous pouvons, maintenant, offrir des solutions globales, de la dorsale optonumérique au décodeur interactif, en passant par la gestion centralisée du réseau. Cet accord nous donne, également, une plus grande surface financière, qui nous permet d’accompagner nos clients dans leur effort d’investissement”, conclut Marc Breuillier.La concentration concerne aussi les acteurs du secteur purement télécoms. Ainsi, Juniper Networks, le spécialiste du routeur IP hautes performances, a pris ce mois-ci le contrôle de Pacific Broadband Communications, une entreprise qui partage sa philosophie industrielle et dans laquelle il possédait déjà des intérêts. Pacific Broadband termine la mise au point de son serveur d’accès Kodiak G10 M-CMTS, qui est le premier matériel de ce type à passer avec succès les tests de la norme Docsis 2.0, diligentés par CableLabs, l’organisme de R&D des câblo- opérateurs américains. Ce rachat permet à Juniper de compléter son offre c?”ur de réseau en se plaçant en amont de la boucle locale qu’est le réseau câblé.
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