Le congrès mondial 3GSM, qui s’est tenu à Cannes en fin février, a renoué avec la tradition des manifestations grandioses : plus de quatre cent cinquante exposants et vingt-cinq mille visiteurs. On en avait perdu l’habitude après les échecs répétés de plusieurs salons : un Interop Atlanta en demi-teinte pour cause de 11 septembre, suivi d’un Interop Paris bien pâlichon, et, encore plus récemment, de l’UMTS 2001 à Barcelone.Hormis quelques grands opérateurs européens comme MMO2 (ex-BT) ou T-Mobil (Deutsche Telekom), tout le monde était au rendez-vous. Et en particulier les grands équipementiers. Nokia a fait preuve d’un solide réalisme. Misant sur son avance technologique, le constructeur finlandais a prôné l’ouverture des architectures et annoncé plusieurs produits. Notamment la Flexifamily Platform, pour l’instant composée de deux produits : une batterie de serveurs Linux pour des services réseaux et une passerelle d’accès entre les mobiles et le c?”ur de réseau.
Une vision étriquée oubliant l’essentiel
Mais, ignorant complètement la calamiteuse année 2001 et leurs difficultés financières, les autres opérateurs annoncent toujours l’UMTS pour demain. Or, les exploitants commencent tout juste à déployer leurs réseaux GPRS. C’est le cas de SFR, d’Orange et de Bouygues Telecom, qui ont annoncé l’ouverture commerciale de leurs services aux entreprises, le grand public venant plus tard. En fait, les équipementiers ne voient pas plus loin que leurs infrastructures : ils pensent que, une fois les stations de base et le c?”ur de réseau installés, tout est réglé.Cette vision paraît bien étriquée. Car l’UMTS est avant tout une affaire de logiciels, avec les services qu’il va falloir intégrer, tout en ne sachant d’ailleurs toujours pas sur lesquels miser. Sans parler de la facturation, aujourd’hui fondée sur la durée ou le volume, et qui devra passer à l’acte ?” prix d’un courrier électronique, téléchargement de fichiers MP3, etc. Là encore, un lourd travail d’intégration sera nécessaire chez les opérateurs avant l’ouverture des services. Mais, tout cela, les équipementiers semblent allègrement l’oublier.
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