L’éclatement de la bulle spéculative des dot com continue de secouer le paysage Internet. Après la chute des cours d’Amazon et de Webvan cet été, les ondes de choc ont atteint Yahoo! la semaine dernière. La capitalisation boursière du portail s’est brusquement effondrée de 10 milliards de dollars par crainte que son bilan ne soit atteint par le ralentissement de la publicité des détaillants dot com. Un souci légitime : ces candidats à la faillite n’ont pas vraiment d’argent à dépenser en bannières de publicité. La crise n’est pas encore terminée. Le commerce électronique s’avère beaucoup plus ardu qu’il n’y paraissait. Et devenir bénéficiaire sera tout aussi difficile dans l’économie Internet que dans l’ancienne économie, si ce n’est plus. […] La merveilleuse ironie, c’est qu’Internet montre, en réalité, une réelle capacité à accroître les bénéfices des entreprises traditionnelles. […] Ce sont quelques membres clairvoyants de la vieille garde de l’économie traditionnelle – des fabricants de matériel informatique comme IBM, des industries chimiques comme Eastman, ou des entreprises de transport comme UPS – qui ont mis en évidence une réalité criante : de nombreux gagnants de la Net économie ne ressembleront pas vraiment aux dot com en vogue. Dans certains cas, le Net facilite la relation de ces entreprises traditionnelles avec leurs clients. Dans d’autres, il réduit les coûts d’achat ou leur permet de réutiliser des ressources existantes. […] Il n’y a pas si longtemps, il était communément admis que les entreprises américaines étaient dépassées, qu’elles étaient trop grandes, trop lentes et trop bornées pour affronter les start up Internet super-rapides et super-flexibles. […] Mais c’est désormais le retour du pendule. La révolution Internet s’avère plutôt être une évolution. Et ce qui est nouveau, c’est que les investisseurs commencent à chasser les entreprises sur le bilan desquelles le Net a un réel impact, où les profits sont une réalité, et pas une éventualité. Un renversement qui arrive bien tard.
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