Vague après vague, les SSII ont subi ces dernières années des taux de turn-over très importants. Les consultants les ont d’abord quittées pour rejoindre d’autres prestataires concurrents, puis ont été emportés par la mode des start up. Aujourd’hui, ce sont les grands clients qui raflent les meilleurs ingénieurs. ” La plupart de nos démissionnaires vont dans les entreprises utilisatrices. Ce n’est ni nouveau ni choquant, mais le phénomène prend des proportions inquiétantes “, explique Jacques Poupon, DRH de GFI.
Le phénomène a toujours existé : l’ingénieur placé en régie chez un client pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, a ” fini ” par se poser chez un utilisateur, notamment en raison de meilleures conditions de travail. Aujourd’hui les équilibres salariaux se sont inversés : ce sont désormais les utilisateurs qui rémunèrent le mieux, au moins sur certains profils clés. De tout temps également, ce sont les SSII qui ont formé les ingénieurs dès leur sortie d’école. Les entreprises bénéficient à fond de cet investissement. ” Le jeu est pipé : les utilisateurs recrutent peu de débutants. Nous essuyons les plâtres et les clients récupèrent les meilleurs “, déplore Pierre Dellis, délégué général du Syntec informatique. Entre marteau et enclume, les SSII ne peuvent même pas se plaindre : ” Les trois quarts des gens partent en fixe chez nos clients : mais lorsqu’on perd un collaborateur, on fidélise un client “, constate Pierre Dalmaz, DG de Transiciel.
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