L’esprit ludique devient le maître mot pour courtiser ces chers jeunes diplômés. De grands groupes comme L’Oréal, Lagardère, EDF ou encore des SSII ou des sociétés de conseil, telles Univers informatique, Teamlog ou Devoteam, ont de plus en plus souvent recours à cet outil de communication dans le but de parfaire leur image auprès de leurs futures recrues. Avec cependant quelques nuances.” À travers un jeu de stratégie nommé “E-strat Challenge”, L’Oréal tenait à mieux faire connaître l’univers de la cosmétique auprès des étudiants, mais aussi à renforcer sa notoriété en tant qu’employeur sur certains continents, comme l’Asie ou l’Amérique “, précise Maïté Cristiani, responsable du recrutement internet.Du côté d’EDF, présent dans 27 pays, le jeu baptisé ” Portrait-Robot ” a été mis en place afin de ” valoriser la diversité des métiers : marketing, NTIC, etc. “, souligne-t-on chez l’électricien. Pour ce faire, les participants devaient découvrir l’identité de deux employés qui avaient participé aux Jeux olympiques de Sydney. Ces profils ont été choisis notamment en raison de leur prédilection pour le sport, synonyme évidemment de dynamisme.
Un coût de recrutement assez élevé
Ce n’est pas tant pour dépoussiérer son image que pour accroître sa notoriété que la société de conseil en technologies Devoteam a opté pour la mise en ligne d’un questionnaire, baptisé Devoquizz. Avec 1 400 collaborateurs à ce jour, la société devait se faire connaître davantage auprès des étudiants pour atteindre ses objectifs de recrutement, soit de 500 à 700 pour 2001.Joignant cette problématique à celle de la fidélisation, Devoteam a également permis à ses collaborateurs de participer. La société L’Oréal préfère quant à elle adapter son jeu de stratégie en temps réel avant de le proposer comme outil de formation en interne. Fort de ce succès, le groupe de cosmétiques envisage de réitérer l’opération tous les ans auprès des étudiants.S’il est encore trop tôt pour mesurer l’impact en termes de recrutement, le challenge semble avoir été relevé du point de vue de l’image. Non sans d’importants efforts tant d’un point de vue financier qu’humain. Les investissements consentis à ce type d’opération ne sont pas divulgués par les différents acteurs. Mais au coût de la conception du jeu (de 45 735 à plus de 150 000 euros, soit 300 000 à plus de 1 million de francs), doivent s’ajouter celui du recours éventuel à une agence de conseil en ressources humaines (comme l’a fait le groupe Lagardère), mais surtout celui, plus conséquent, de la communication.Ainsi L’Oréal s’est appuyé sur un réseau de plus de 50 recruteurs dans le monde, qui ont contacté les écoles (distribution de brochures, par exemple). En outre, le groupe a communiqué l’opération sur le site de Monster, par le biais de bannières publicitaires. Et Maïté Cristiani reconnaît qu’une personne de son équipe a été mobilisée à près de 70 % de son temps pour répondre aux diverses réclamations ?” voire plaintes ?” des joueurs.Si certains points restent à améliorer pour la prochaine version, le nombre des participants constitue néanmoins un premier succès pour le groupe : 1200 participants sélectionnés en deux mois sur 2 200 inscrits. Idem pour EDF, avec 1500 visiteurs en 4 jours, ou Devoteam et ses 2 800 joueurs en un mois.
L’ivresse du jeu supplante l’appât du gain
“Faire un jeu pour le jeu n’est pas efficace “, conclut Alexandre Bucaille, consultant chez The Link, l’agence de Communication en ressources humaines de Havas Advertising.” À partir du moment où le jeu en ligne est intégré dans la stratégie de recrutement, il devient un mécanisme supplémentaire, qui dépasse l’effet de mode “. Et puis l’ivresse du jeu supplante bien souvent l’appât d’un poste ou d’un gain. Ainsi l’ensemble de ces acteurs souligne que certains internautes jouaient, alors que les lots (deux trottinettes électriques chez EDF, un voyage dans la Silicon Valley pour Devoteam) étaient déjà remportés.
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