Mondialement, ” I love you ” aurait coûté 74 milliards de dollars. En 1999, un virus apparaissait toutes les trente minutes. En 2000, c’était toutes les trois minutes. Au premier semestre 2001, il y a déjà eu six mille tentatives de la part de hackers. En un an, les e -mails infectés sont multipliés par trois. Le FBI annonce que 85 % des entreprises américaines avouent avoir détecté des failles d’intrusion dans leurs systèmes. Au total, IDC évalue à entre 0,2 et 0,5 % de leur chiffre d’affaires le coût économique du cybercrime pour les grandes entreprises.
Une lente mobilisation
Face à cette montée du danger, les entreprises ne se mobilisent pas vraiment. Pire : KPMG note une grande disparité de prise de conscience entre directions générales et directions informatiques. Dans ces conditions, il est difficile d’évaluer les moyens nécessaires à une bonne protection. D’autant que l’amalgame entre sécurité physique et antipiratage conduit à concentrer l’investissement dans les systèmes de sauvegarde. “La cybercriminalité n’est pas un problème technique, diagnostique Antoine Rostand, président d’EDS France, mais un problème de management. La solution absolue n’existe pas, mais les cybercrimes les plus marquants auraient pu être endigués par de simples précautions disponibles sur le marché.” David Spinks, directeur d’Information Assurance en Europe, prend en charge le lobbying européen pour inciter les Etats à mobiliser les entreprises : “75 % des délits viennent de l’intérieur. Le contrôle des accès se révèle d’une importance majeure. La mise en place d’un système performant est moins un problème de coût que d’adoption d’une bonne organisation au regard des tests de sécurité.” L’Etat aurait donc un rôle à jouer. Aux Etats-Unis, plusieurs consortiums regroupant entreprises et antennes gouvernementales ont été constitués. En France, la faible prise de conscience n’éveille pas l’intérêt des pouvoirs publics. Une récente enquête d’IDC révèle que seules 26 % des entreprises craignent le cybercrime. D’abord à cause de la perte financière, puis du déficit d’image vis-à-vis du client et des actionnaires. Mais la menace la plus importante plane encore loin : les mafias n’auraient pas encore investi le hacking. Les dégâts provoqués par les élucubrations de gamins de seize ans devraient faire réfléchir.
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