Oui, le “grid” (la grille) intéresse les entreprises ?” surtout les plus grandes. EADS et EDF sont venus en témoigner, le 8 mars, lors d’une journée de réflexion consacrée au “grid computing “, qu’accueillait le ministère de la Recherche. Ce colloque réunissait également chercheurs, fournisseurs et SSII du domaine.EADS et EDF expérimentent ces nouvelles technologies liées à la grille ?” en vue d’une utilisation interne, pour l’instant. Pour ces deux grands comptes, il ne s’agit pas seulement de mieux tirer parti de la puissance inutilisée de leurs systèmes d’information. S’ils restent des industriels ?” de l’aérospatiale pour l’un, et fournisseur d’énergie pour l’autre ?”, ils produisent aussi de plus en plus du logiciel. Dans un premier temps, pour mieux l’exploiter, ils doivent le mettre à la disposition de celui qui en a besoin dans l’entreprise. Ils s’appuient sur des grilles accessibles au travers de portails. Chez EDF, cela concerne, par exemple, la simulation numérique, les statistiques et le datamining. Chez EADS, au partage de ressources logicielles, et on ajoute le travail collaboratif sur la conception d’avions comme l’A380.
L’importance des standards pour construire les grilles
Manuel Delfino est responsable informatique au Centre européen pour la recherche nucléaire, l’un des lieux historiques de test du Datagrid. Il reconnaît que réduire la grille à une pure source de peta-octets a été une erreur de communication : “Ce qui est important autour de l’accélérateur du Large Hadron Collider, par exemple, c’est que six mille physiciens situés dans le monde entier travaillent ensemble.”EADS songe néanmoins à exploiter la grille en faisant également appel à des loueurs de puissance de calcul. Et ce pour pallier l’insuffisance à court terme des moyens dont il disposera pour réaliser l’ensemble des simulations nécessaires pour l’A380. Fournisseurs et prestataires affirment même que la grille pourrait faire naître de nouvelles utilisations du système d’information. Ainsi évoquent-ils des projets en cours, y compris en Europe, dans de grandes sociétés de banque et d’assurance. Par exemple, pour des applications en temps réel d’analyse des risques qui s’exécutent aujourd’hui plutôt en différé.Mais tous ?” entreprises utilisatrices en tête ?” ont rappelé l’importance de faire appel à des standards pour construire les grilles. Pour cette raison, les fournisseurs préparent désormais activement le projet Globus et participent à des expériences telles Datagrid ou Eurogrid. IBM travaille sur l’architecture OGSA, future version du Globus Toolkit. Il annoncera en avril un environnement de mise à disposition de puissance. Sun s’intéresse aussi à Globus, ainsi qu’à d’autres projets. Il compte intégrer, petit à petit, les briques de son environnement dans une architecture de grille.
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