A en juger par les échecs d’Hadopi et le relatif manque d’intérêt du public pour les problématiques de sécurité, on pourrait penser que les parents français autant que leurs enfants ne sont pas très au fait des menaces d’Internet et des comportements négatifs pratiqués en ligne. L’étude publiée ce 26 juin 2012 au matin par le TrustWorthy Computing Group de Microsoft tend pourtant à démentir cette impression.
Les Français sont moins exposés
L’étude se veut uniquement quantitative et ne fait pas de différence dans le degré de gravité de la cyberintimidation. Elle repose uniquement sur le sentiment déplaisant perçu par les enfants.
Si 72 % des enfants de 8 à 17 ans affirment avoir été, d’une manière ou d’une autre, victime d’une forme d’intimidation (mauvais traitements, moqueries, être traités de noms déplaisants), seuls 23 % affirment l’avoir été « en ligne » alors que dans les 25 autres pays couverts par l’enquête, en moyenne, 37 % des enfants reconnaissent avoir vécu une expérience en ligne déplaisante. La France est ainsi l’un des trois pays au monde où les enfants sont le moins victimes de cyberintimidation.
Des perceptions contradictoires
Reste à savoir pourquoi. Nos enfants sont-ils moins exposés ou leur perception des choses négatives est-elle différente ? Certains autres éléments de l’enquête permettent de se faire une petite idée.
Si l’on en croit les enfants français, eux-mêmes, ils se prétendent plutôt moins bien informés des risques en ligne : seuls 54 % des enfants affirment être informés des risques de cyberintimidation, ce qui est légèrement moins que la moyenne mondiale (57 %). Toutefois, ce score grimpe à 65 % sur la seule tranche des adolescents (13-17 ans), celle qui est justement la plus encline à des menaces en ligne (la tranche 8 à 12 ans étant essentiellement victime, à 76 %, d’intimidation hors ligne).
Parallèlement, seuls 48 % des enfants français se disent inquiets des risques d’intimidation liés à Internet, contre 54 % des enfants en moyenne mondiale.
Un enseignement présent
Pourtant, l’étude tend à montrer que la perception des enfants ne reflète pas la réalité. Car les enquêteurs ont aussi demandé à nos chérubins qui les avaient informés de ces problématiques liées au cyberespace. Et, là, la France fait plutôt bonne figure. 25 % des enfants affirment qu’il existe à l’école des règles formelles autour de la cyberintimidation contre seulement 23 % en moyenne mondiale. Mieux encore, en matière d’éducation, la France est le troisième pays au monde (et le premier d’Europe) à offrir une information sur ces problématiques aux enseignants, aux parents et aux enfants (65 % des écoles le font alors qu’elles ne sont que 37 % à l’échelon mondial). De même, 53 % des parents auraient explicitement enseigné les bonnes façons de se comporter en ligne à leur progéniture. Par ailleurs, 51 % des parents surveilleraient l’utilisation faite de l’ordinateur. Bref, si nos enfants se sentent moins inquiets et moins menacés, cette éducation y est probablement pour quelque chose.
Reste qu’ils ne sont pas pour autant plus disciplinés : 24 % des enfants reconnaissent avoir, d’une manière ou d’une autre, cherché à intimider un camarade en ligne, un score identique à la moyenne mondiale. On peut aussi, c’est vrai, en déduire que nos chères têtes blondes ne sont pas pires que les autres !
L’étude complète est accessible ici.
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