Les entreprises des TMT voient poindre la reprise économique. Leur moral s’est amélioré, mais ce n’est pas pour autant qu’elles ont prévu de renforcer leur effectif au rythme des années 1999 et 2000. Chez Fi System, l’agence web composée de 750 employés, dont 480 en France, “les effectifs ont été considérablement réduits en 2001. En 2002, nous avons procédé à un plan social qui a concerné quarante-cinq personnes”, confie Thierry Sainte-Claire Deville, directeur général.Du côté de Picogiga, société qui développe et commercialise des matériaux semi-conducteurs pour des composants électriques avancés, “on a maintenu nos effectifs en allouant les postes différemment. Les transferts se sont opérés de la production à la recherche et développement”, note Jean-Pierre Renault, directeur financier. Pour l’heure, le recrutement s’organise différemment. “Il est désormais plus sélectif”, estime Thierry Sainte-Claire Deville. “Il est plus ciblé en terme de métier et de niveau de compétence”, précise Richard Salabi, président du directoire de Brime Technologies, SSII spécialisée dans l’ingénierie et le conseil en nouvelles technologies. Le profil recherché pour ces entreprises peut se résumer ainsi : ingénieur ayant deux à trois ans d’expérience. “Aujourd’hui, nous n’embauchons pratiquement plus de débutant. L’an dernier, ils représentaient 10 % des recrutés. En 2002, nous n’en avons engagé aucun”, ajoute-t-il. Une tendance générale qui est renforcée par “les 35 heures, la hausse excessive des prétentions salariales et la baisse des tarifs de prestations due à l’action des grands comptes. Depuis 2002, nous avons vu nos marges se réduire de 10 à 20 %”, regrette Thierry Sainte-Claire Deville.Mais depuis le début de l’année, le marché s’est assaini, les fondamentaux sont plus raisonnables, pensent de concert les industriels.
Tous les espoirs sur 2003
“Le recrutement va repartir dans une logique de croissance soutenue en 2003”, estime Stanislas de Bentzmann, coprésident du directoire de Devoteam. Mais la question essentielle qui lui revient sans cesse à l’esprit est de savoir quand en 2003 ? Dans cette attente, Thierry Sainte-Claire Deville reste pragmatique : “On ne vit qu’avec ce que l’on est capable de gagner. Pour le moment, on ne regarde pas trop loin devant.” L’important est de “s’adapter à son secteur d’activité pour pouvoir repartir en croissance et en profitabilité dans un marché mou”, assure Stanislas de Bentzmann. Pour Jean-Pierre Renault, “l’objectif est de se différencier par l’innovation, d’investir en recherche et développement pour fabriquer des produits différenciés. Comme par exemple les téléphones de troisième génération, les fibres optiques haut débit, les radars anticollision… Une sortie par le haut !”Quoi qu’il en soit, aucun licenciement n’est envisagé par la majorité des entreprises. Chez Brime Technologies, on pense même à recruter 1 000 consultants avant la fin de l’année si la reprise se confirme. Mais pour l’instant, l’entreprise attend encore des signes économiques plus concrets.
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