Bis repetita ? Après s’être imposé sur le marché audiovisuel, le satellite pourrait aussi prospérer dans la distribution de contenus internet pour PC avec un même argument économique : pour desservir un large bassin de population, le satellite coûte moins cher aux éditeurs de programmes que les modes traditionnels de distribution, comme les réseaux câblés ou télécoms.Deux sociétés s’apprêtent à investir sur ce créneau : Atsky, start-up du sud de la France, et Eutelsat, deuxième opérateur européen par satellite, qui propose des chaînes de télévision dans le monde entier. Atsky, part d’une observation simple : ” Les diffuseurs de contenus sur le net se trouvent face à une réalité paradoxale. Plus leur audience progresse, plus ça leur coûte “, note Dominique Féral, directeur marketing de la jeune pousse. À chaque fois qu’un internaute visionne une vidéo ou écoute un extrait audio sur un site, le fournisseur de contenus monopolise de la bande passante pour cette requête. Plus les demandes sont nombreuses, plus l’immobilisation de ressources réseau est importante, et les coûts de diffusion vont croissant. La diffusion satellitaire permet de couvrir une zone donnée, son coût étant fixe, indépendant du nombre d’abonnés.Atsky a rallié quelque 300 radios et 170 web TV à Infocast, son projet de bouquet gratuit de programmes web diffusés en qualité VHS. Parmi ses prestataires, Infocast compte des web TV, des sites de sport, une chaîne de télé traditionnelle, un site de vidéo à la demande et un site d’informations boursières. Emap Digital est aussi sur les rangs. Dominique Busso, le directeur général de la filiale française de la société britannique confie qu’au lancement du bouquet ” une sélection des vidéos de FHM.fr ou de Canalstar sera testée sur ce nouveau mode de diffusion “. De même, Yahoo évaluerait l’opportunité d’être présent sur le bouquet.
Apporteur d’affaires
Atsky apporte aux web TV et à ses autres partenaires un bassin potentiel de 2,7 millions de foyers, ceux dont les antennes paraboliques sont pointées vers l’orbite d’Astra, concurrent direct d’Eutelsat et leader européen du marché audiovisuel. Un nombre de prospects ramené à 700 000 utilisateurs, selon la société, si on prend en comp-te le fait qu’ils possèdent un PC sous Windows 98 et équipé d’un modem. Et la réception est conditionnée à l’achat d’un boîtier (connectable au PC et au récepteur satellitaire), qui sera commercialisé à partir du 25 novembre au prix de 151 euros (990 francs).Ce terminal, muni d’un logiciel enregistrant des émissions sur disque dur, transforme le PC en un gigantesque magnétoscope, réactualisé quotidiennement via le satellite. Pour attirer les fournisseurs de contenu, Atsky offre une heure de diffusion de vidéo (ou 50 mégaoctets pour les sites textuels) par jour. Ce qui explique l’engouement de nombreux partenaires. ” Nous nous fixons un objectif raisonnable de vente de 20 000 à 40 000 boîtiers d’ici à juin 2001, et de 100 000 boîtiers à 200 000 à la fin 2002 “, explique Dominique Féral. Le modèle économique d’Atsky repose avant tout sur la vente de boîtiers dans les grandes surfaces et magasins spécialisés et, dans une moindre mesure, sur une commission prélevée sur les abonnements aux services payants des fournisseurs de contenu.Les web TV et portails parviendront-ils à convaincre les internautes de payer leur contenu par ce biais ? En tout cas, la diffusion alternative par satellite se généralisera. Si, de son côté, Eutelsat n’en est qu’au stade de tests en France avec sa plateforme Opensky, la commercialisation d’une offre semblable à Infocast ne saurait tarder. On parle du début 2002, ” avec pour objectif de convertir 10 % des téléspectateurs français d’ici à deux ans “, estime Antonio Arcidiacono, le responsable des produits multimédia d’Eutelsat. L’opérateur vient de mettre sur orbite trois satellites supplémentaires pour ce type d’applications, soit un investissement de 750 millions de dollars (817,3 millions d’euros).
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