Alors qu’en France et dans plusieurs pays du monde l’accord passé entre l’Association de la presse d’information politique et générale (IPG) et Google est critiqué, le Conseil européen des éditeurs de presse le soutient. Il va même plus loin en demandant à la société de Mountain View un accord similaire avec la presse européenne.
L’EPC demande au géant du Web de « poursuivre son esprit d’ouverture ». Pour cette organisation, les difficultés de la presse face au web ne se limitent pas aux frontières de l’Hexagone. Lors d’un entretien avec un reporter de Reuters, l’un de ses responsables qualifie la conjoncture de « très mauvaise ». Il pointe notamment l’utilisation des liens Google « sans l’autorisation des détenteurs des droits ou sans paiement en retour. »
Lors de cet accord qui a été signé entre le président François Hollande et Eric Schmidt, président exécutif de Google, la société s’est engagée à verser un fond de 60 millions d’euros à l’IPG pour permettre à ses adhérents de financer leurs projets numériques. Depuis le début de la semaine, de nombreuses critiques émanant d’autres organisations de presse non membres de l’IPG ont été émises.
“Mieux qu’une guerre contre Google”
Pour la Fédération française des agences de presse (FFAP), cet accord est un « écran de fumée qui ne règle en rien la question du partage de valeur sur le web. Pire, cet accord fait fi des droits des auteurs et des droits des agences de presse qui fournissent du contenu, texte et images à ces mêmes éditeurs. ».
Si le Geste (Groupement des éditeurs de contenus et de services en ligne) considère qu’il s’agit d’une avancée, il regrette que « cet accord ne vaille que pour trois ans et ne consacre pas le principe d’une rémunération des sites au titre de l’indexation de leurs contenus par Google, alors que les négociations concernaient la répartition de la valeur sur le Web ».
A ces critiques, Nathalie Collin, patronne du Nouvel Observateur et membre de l’IPG, a répondu que cet accord était préférable à une confrontation. « Une guerre contre Google aurait forcément duré plusieurs années, et n’aurait été au bénéfice ni de Google, ni des éditeurs de presse, ni des internautes, qui auraient pu être éventuellement privés de contenus. »
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