Signe extérieur de richesse il n’y a pas si longtemps encore, le téléviseur à écran plat est devenu en 2005, un produit de masse. ‘ C’est la vedette de 2005 en matière d’électronique de loisir grand public, avec
50 % du chiffre d’affaires de ce secteur dans l’Hexagone ‘, indique Marie Legrand, analyste au cabinet d’études GfK. ‘ On peut clairement parler d’une année remarquable ‘,
confirme Ludovic Simion, chef de groupe audio et vidéo chez Samsung.Le marché a, en effet, véritablement explosé en 2005. Et c’est la technologie LCD, à cristaux liquides, qui en a le plus profité. Selon GfK, il s’est vendu en France 1,1 million de télévisions LCD en 2005, contre 420 000
l’année précédente. La tendance devrait se confirmer en 2006, avec une estimation de 2,1 millions d’appareils écoulés d’ici à la fin de l’année. Au niveau mondial, selon le cabinet iSuppli, il s’est écoulé en 2005 19,6 millions de
téléviseurs LCD. La barre des 30 millions devrait être dépassée dans douze mois.Les écrans plasma ?” rivaux des LCD ?” sont loin derrière. Ils ont atteint fin 2005 un total de 300 000 ventes, deux fois plus qu’en 2004. Cette année, GfK voit les ventes atteindre environ
400 000 unités. ‘ Les écrans plasma se situent plutôt sur un créneau haut de gamme. Ce sont de grands formats, dont le prix moyen se situe autour de 2 300 euros. Il y a moins d’offres que pour les LCD et la
technologie a parfois la réputation, auprès du grand public, d’être moins fiable dans le temps ‘, explique Marie Legrand.A eux deux, d’ici à fin 2006, LCD et plasma représenteront en France, selon GfK, 2,5 millions de ventes. Soit autant que les traditionnels écrans à tube cathodique, dont les ventes, en toute logique, régressent. Les
3,3 millions d’exemplaires écoulés en 2005 représentent déjà un déclin de 15 % par rapport à 2004. Cette année, la chute devrait encore être de 25 %. En 2007, les télévisions à écran plat prendront définitivement le pouvoir en matière
de ventes.
Baisse des prix, amélioration de la qualité
Cette explosion du marché est liée à plusieurs facteurs. Les prix d’abord. Aujourd’hui, un écran de 66 centimètres à cristaux liquides revient en moyenne à 1000 euros. Les prix sur le segment LCD ont baissé de 20 % par
rapport à 2004 (et de 40 % sur les grands formats) et les tarifs des plasma ont baissé, eux, de 40 %. Jugé un temps luxueux, le téléviseur plat est devenu plus abordable.Les consommateurs n’ont pas hésité, de ce fait, à s’orienter également vers des téléviseurs plus grands. Le format 82 centimètres (32 pouces) représente désormais près de 20 % des ventes de LCD, contre 9 % l’an
dernier. Pour Ludovic Simion, la déflation des tarifs devrait s’atténuer en 2006. ‘ On arrive à la limite ‘, selon lui. L’effet Coupe du monde de football, en juin prochain, devrait accentuer la demande
et donc limiter les promotions.Pour lui, les prix n’expliquent pas à eux seuls le succès des écrans plats. ‘ La qualité de l’image et du design a aussi beaucoup joué ‘, estime-t-il. Et d’ajouter que
l’apparition du logo ‘ HD Ready ‘, qui garantit que les écrans reçoivent au minimum
des images en haute définition de 720 lignes, a également pesé. ‘ Les gens anticipent et préfèrent acheter des écrans qui sont déjà compatibles avec les
évolutions à venir. ‘ Aujourd’hui, un tiers des écrans LCD vendus en 2005 sont prêts pour la HD. Ainsi, au-delà de la taille de 26 pouces (67 centimètres), Samsung ne vend plus que des téléviseurs ‘ HD
Ready ‘.En 2006, les téléviseurs plats Full HD
?” c’est-à-dire capables d’afficher sans perte de qualité une image de 1080 lignes ?” pourraient commencer à se faire remarquer, en terme de ventes.
Encore très chers aujourd’hui, autour de 4 000 à 5 000 euros selon les tailles, ils pourraient bénéficier de baisses de prix. ‘ On peut envisager qu’un écran de 100 centimètres passe de 5 000 à
3 500 euros cette année ‘, pense Ludovic Simion. Marie Legrand, de GfK, est plus sceptique sur les perspectives de cette catégorie. ‘ Un écran Full HD est trop onéreux. Et
il y a trop peu d’offres pour le moment. ‘
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