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Les écrans high-tech de la RATP ne compteront pas les passants

La Régie des transports parisiens admet que ses panneaux publicitaires high-tech peuvent inquiéter. Elle déploiera les écrans mais sans caméra à l’intérieur.

C’est une demi-victoire pour les associations antipub qui, encore hier, protestaient contre les panneaux publicitaires high-tech de la RATP. La Régie des transports parisiens a en effet décidé d’arrêter en partie le déploiement du projet. Sa régie publicitaire, Metrobus, compte toujours installer des écrans publicitaires LCD dans les stations de métro et dans les gares SNCF, comme c’était prévu, mais ils ne seront pas équipés de caméras.

C’était le grand enjeu de ces équipements, et la cause des attaques des associations antipub : ces caméras étaient censées compter le nombre de passants, repérer ceux qui s’arrêtaient devant l’affiche, où ils regardaient, etc. « Compte tenu des questions et des inquiétudes des élus et de certaines associations, explique la régie dans un document interne, la RATP a décidé qu’il n’y aurait pas de dispositifs de comptage. »

Des écrans désactivés « devant les erreurs d’interprétations suscitées »

Par la même occasion, la régie annonce qu’elle avait déjà désactivé les quatre seuls panneaux mis en place, à la station de métro Charles-de-Gaulle-Etoile, « devant les erreurs d’interprétations suscitées » par ces équipements. Cette initiative s’inscrivait aussi dans le contexte de l’action en justice engagée par cinq associations antipub (Résistance à l’agression publicitaire, Souriez vous êtes filmés, Big Brother Awards, Robin des toits et Le Publiphobe).

Au mois d’avril, ces dernières avaient été déboutées, mais depuis la Commission nationale informatiques et liberté s’est mêlée du sujet. La Cnil est en train d’expertiser les panneaux pour voir s’ils respectent les lois sur la vidéosurveillance et sur l’informatique et les libertés.

De son côté, l’association Résistance à l’agression publicitaire estime qu’il s’agit d’une « première victoire ». Toutefois, elle demande à la Cnil de poursuivre son expertise et, surtout, de donner son avis sur leur légalité, dans l’hypothèse où d’autres entreprises auraient l’intention de déployer des tels panneaux. D’ailleurs, elle attend aussi que la SNCF annonce à son tour qu’elle ne déploiera pas ce genre d’écrans publicitaires.

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Arnaud Devillard