DeCSS. Ce petit programme symbolise à lui seul le cauchemar des majors du cinéma Hollywoodien. En 1999, un jeune norvégien, surnommé plus tard ‘ DVD Jon ‘, et quelques acolytes mettent au point cet utilitaire capable de casser
la protection anti-copie des DVD-Video, protection du nom de CSS (Content scrambling system).Depuis, DeCSS (Descrambling CSS, décryptage de CSS) a donné naissance à des dizaines de logiciels, rendant la copie des films sur DVD aussi facile qu’un jeu d’enfants. Des logiciels hors la loi aux
Etats-Unis (contrairement à la France), mais que lon peut se procurer facilement sur Internet.La parade d’Hollywood pourrait bien s’appeler RipGuard DVD. Ce dispositif mis au point par l’américain Macrovision est censé empêcher toute copie de DVD sur un ordinateur, en neutralisant les logiciels de
duplication tel que DVD Shrink. Il pourrait se substituer à CSS, du moins si les majors se décident à l’adopter. Contrairement à CSS, qui protège gratuitement une grande partie de la production actuelle, RipGuard est soumis au paiement
d’une licence à Macrovision.
La copie privée mise à mal
‘ La contre-attaque des majors devient urgente, précise un spécialiste d’une société de pressage de DVD. Aujourd’hui, avec les graveurs de DVD double couche, capables de stocker
9 Go, vous pouvez copier un film à l’identique, sans perte de qualité ‘. La précédente génération de graveurs imposait une compression des films afin de les faire tenir sur les DVD vierges simple couche.Chez Macrovision, on affirme que RipGuard DVD bouche la ‘ faille numérique ‘ dans lequel les copieurs s’engouffrent. La société affirme déjà combler la ‘ faille analogique ‘ avec sa protection ACP, héritée des
technologies anti-copie des cassettes VHS, et incorporée dans certains DVD-Video.ACP brouille le signal vidéo en sortie des platines DVD pour empêcher la copie sur un appareil d’enregistrement (magnétoscope, enregistreur de DVD, carte d’acquisition vidéo, etc). RipGuard DVD et ACP sont ainsi fait pour
travailler de concert.En espérant qu’ils ne perturbent pas la lecture des films sur les appareils standards. Sur ce point, Macrovision tient cependant à rassurer les consommateurs en insistant sur la compatibilité de sa technologie avec les appareils
de lecture actuels et futurs (PC, platines de salon…) On se rappelle toutefois
les déboires des dispositifs anti-copie introduits sur les CD-Audio, déjà l’?”uvre de Macrovision.L’arrivée de RipGuard est aussi une mauvaise nouvelle pour les défenseurs de la copie privée. Ceux-ci rappelleront qu’une rémunération spéciale a été mise en place sur les supports vierges (dont les DVD et les cassettes
VHS) pour compenser le manque à gagner des artistes lié à copie privée. Autrement dit, ils risquent de payer sans pouvoir copier. L’UFC-Que choisir a déjà pointé du doigt ce paradoxe devant les
tribunaux français. Sans succès.
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