La guerre du recrutement est bel et bien terminée. Depuis le début de l’année, les SSII ont progressivement diminué, puis quasiment cessé toute embauche. Excepté pour des besoins très ponctuels. “Nous n’effectuons plus de recrutement préventif”, reconnaît Jacques Benamor, DRH de CSC. Maigre consolation : “La croissance des effectifs du secteur sera globalement positive, bien que faible”, indique Pierre Dellis, délégué général du Syntec Informatique. Les rares recruteurs côté SSII sont surtout les spécialistes, notamment de l’infogérance ?” matérielle ou applicative. Les éditeurs qui étoffent leurs prestations de services procèdent bien à quelques embauches. Chez les constructeurs, le solde sera largement déficitaire, même s’ils comblent quelques lacunes ponctuelles.Obsédées par la réduction des coûts, les entreprises utilisatrices diffèrent leurs projets et ferment les vannes de la sous-traitance. Effet inattendu de ce coup d’arrêt, les DSI forment le dernier carré de recruteurs. Car, indique Claude Curs, PDG de Hitechpros.com, “un salarié revient moins cher qu’un prestataire”. Premier consommateur de prestations, le secteur bancaire ne reconduit pas ses contrats, préférant au contraire embaucher les ingénieurs sous-traitants en mission dans ses services informatiques.
La maîtrise d’ouvrage se renforce
Le recrutement se passe donc du côté des utilisateurs, qui misent sur les projets à fort retour sur investissement ?” amélioration des processus achats, notamment. Mais ce sont surtout les compétences techniques pointues qui font la une du recrutement actuel : architectes de systèmes d’information, spécialistes systèmes, administrateurs de bases de données, etc. Les entreprises renforcent également les équipes de maîtrise d’ouvrage : chefs et directeurs de projet de très bon niveau sont recrutés afin de mieux spécifier les projets. “C’est une bonne chose, car nous apprécions particulièrement les cahiers des charges bien ficelés”, commente Pierre Dellis.Principales victimes de ce coup de frein, les jeunes diplômés et les ingénieurs généralistes s’épuisent dans des processus de recrutement de plus en plus longs. “Les grandes SSII continuent malgré tout à recruter des jeunes issus des écoles, alors qu’elles pourraient se limiter aux expérimentés”, considère Pierre Dellis. Même si ce phénomène se fait rare.
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