Peur sur les Etats-Unis. Les drones hors la loi sont à l’origine d’un nombre croissant d’incidents dans les airs. 700 appels de pilotes d’avions ayant fait face à un engin contrevenant ont ainsi été enregistrés depuis le début de l’année. C’est trois fois plus qu’en 2014.
Des statistiques secrètes enregistrées par la FAA (Federal Aviation Administration). Elles viennent d’être divulguées par le Washington Post qui a pu avoir accès à certains rapports grâce à la coopération d’un fonctionnaire du gouvernement.
La sécurité du président en question
Le contenu de ces documents confidentiels est pour le moins inquiétant : il montre que les drones pénètrent dans les espaces les plus surveillés du pays. Ils seraient même devenus un vrai casse-tête pour la garde rapprochée du président.
Le 29 mars dernier, les services secrets détectent un drone qui survole le parcours de golf de West Palm Beach en Floride au moment même où Obama s’y trouve. Deux semaines plus tard, un nouvel aéronef est découvert à proximité de la Maison Blanche. Et bien sûr, il y a eu cet autre épisode au mois de janvier dernier avec un drone qui s’est écrasé dans les jardins de la Présidence. A la suite de cet incident, le fabriquant DJI avait annoncé interdire le survol de Washington à ses engins.
Des survols illicites de sites sensibles
Mais ce n’est pas tout. On croyait à une exception française lorsque le ministère de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait révélé en mars dernier que 60 survols illicites de sites sensibles (Tour Eiffel, périphérique, centrales nucléaires) par des drones avaient été comptabilisés depuis le mois d’octobre précédent. Une véritable psychose s’en était même suivie.
Mais les Etats-Unis sont loin d’être en reste. Là-bas, ce sont carrément 500 vols illicites qui ont été répertoriés depuis 2012. Les bases militaires n’ont ainsi pas été épargnées. Le pilote d’un avion de chasse a même rapporté avoir été taquiné par un petit drone de loisir 15 mètres en-dessous de son appareil.
Un danger aussi pour les avions de ligne
New-York serait cependant la ville la plus exposée. Depuis le début de l’année, les pilotes d’avions de ligne ont croisé 33 drones de loisir dans leur sillage, alors qu’il est interdit de les faire voler à plus de 120 mètres du sol et à moins de six kilomètres d’un aéroport.
Certains aéronefs ont été aperçus évoluant à 3 600 mètres au-dessus du sol. Le risque ? Que le drone endommage une hélice ou le pare-brise et même se fasse happer par un moteur à réaction.
Le sénateur Charles Schumer E. aurait même déclaré dans une interview que « le nombre d’accidents évités de justesse est stupéfiant » et qu’il n’est plus qu’une question de temps avant qu’un accident ne se produise.
Ces révélations ne devraient pas manquer de peser sur le débat de la réglementation des drones aux Etats-Unis. En France, l’heure est déjà au tour de vis puisqu’un texte est à l’étude pour restreindre leur utilisation par des amateurs.
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