Quelles options choisir au lycée pour avoir de meilleures chances d’être pris dans telle formation, quels vœux formuler sur Parcoursup pour maximiser ses chances ? Alors qu’à partir du 17 janvier prochain, les lycéens pourront s’inscrire sur la plateforme de vœux d’affectation post Bac, des parents auraient trouvé davantage d’informations en analysant les données en libre accès sur le site d’open data du Gouvernement. Une enquête du Monde, publiée ce mercredi 3 janvier, rapporte ainsi le cas d’une mère d’élève qui s’est plongée dans ces jeux de données. Selon cette dernière, ces data offriraient bien plus d’informations sur le profil des candidats admis les années précédentes que le site officiel de Parcoursup.
Sur le site d’open data du Gouvernement, on peut trouver la mention obtenue au bac pour les candidats admis les années passées, leurs spécialités suivies au lycée, leur sexe et leur origine géographique. Avec ces données supplémentaires, la mère de famille a pu conseiller son fils qui a finalement été sélectionné pour la licence qu’il visait. Sur le site officiel de Parcoursup, rapporte-t-elle à nos confrères, les indications données restent vagues ou générales : sont ainsi mentionnés la prise en compte de résultats scolaires, du bac et le savoir être du futur étudiant. De telles données permettraient difficilement de savoir quel profil est particulièrement recherché par tel organisme de formation. Pour autant, des progrès ont été faits sur le site de Parcoursup : ont notamment été ajoutés, pour la session 2024, la possibilité de comparer des formations et les dates des journées portes ouvertes.
Des sites Web permettent d’y voir plus clair dans ces open data
Mais cela ne serait pas suffisant. Et si l’accès à ces données en open data est une bonne nouvelle, les exploiter a nécessité, pour la mère interviewée par nos confrères du Monde, quelques connaissances en informatique, ce qui n’est pas donné à tout le monde : se plonger dans « les open data de Parcoursup, c’est tordu, et discriminant », regrette-t-elle. Et justement, il existe des sites Web qui permettent de naviguer entre ces data, sans avoir à être un as en la matière, à l’image de Suptracker, aujourd’hui en version bêta. Ce dernier sera officiellement lancé dans le courant du mois de janvier 2024, selon son site Web. Sur Suptracker, il est déjà possible, en sélectionnant une formation, de voir le profil des candidats admis, de comparer les formations, et de voir quelles spécialités ces derniers ont choisi pendant leurs années de lycée, comme le montre cette vidéo partagée sur Twitter.
📊SupTracker est un outil gratuit et transparent de visualisation des données open data de Parcoursup développé par @Naguibechichi 💪chercheur affilié à l’IPP et @PrevotatAntoine
⌨️Suptracker est en version beta : vos retours seront précieux !https://t.co/tCbDfnEVEg pic.twitter.com/H9qPd5g4NF— IPP – Institut des politiques publiques (@IPPinfo) October 11, 2023
Un autre site, Supeasy, permet aussi de découvrir le profil des admis des années précédentes, dans telle filière, avec le type de mention au bac.
Côté administration, on souhaite aussi rendre certaines données plus accessibles. À la rentrée 2024, un outil d’aide à l’orientation sera testé : il est actuellement développé par l’Office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep), soulignent nos confrères. Mais pourquoi ne pas directement lister les informations disponibles en open data sur le site de Parcoursup, et pourquoi ne pas en proposer des visualisations ? Selon le ministère contacté par Le Monde, il s’agirait de ne pas voir les candidats s’autocensurer en voyant les profils admis les années précédentes. Mais pour nos confrères, l’explication est aussi à chercher du côté des déclarations faites par les ministres en 2018, lors de la mise en place de Parcoursup.
Le code source de Parcoursup pas publié pour des raisons de sécurité
À l’époque, certains politiques avaient expliqué que les lycéens en filière générale pourraient librement choisir les spécialités qui les intéressent vraiment. Or depuis, les critères de sélection réels des formations sur Parcoursup n’ont jamais été réellement explicités. De nombreuses voix se sont élevées contre l’opacité des algorithmes de la plateforme, à l’image du Défenseur des droits en 2019, qui demandait plus de « transparence, de mobilité et de mixité » dans le fonctionnement de Parcoursup. La Cour des comptes regrettait de son côté le fonctionnement des commissions d’examen des vœux et leurs critères de classement, « peu transparents ».
Pour autant, le code source de Parcoursup ne devrait pas être dévoilé avant plusieurs années. En novembre dernier, relatait L’Informé, le 1ᵉʳ décembre 2023, le tribunal administratif de Paris, saisi par le collectif Ouvre-boîte, avait estimé que le code source de la plateforme était trop vulnérable pour être rendu public. Une telle publication entraînerait trop de risques d’intrusion, conduisant à des vols de données personnelle ou des fraudes, plaidait en substance le ministère. L’argument a visiblement convaincu les juges. Les données en open data, si elles sont présentées de manière suffisamment compréhensibles pour le plus grand nombre, pourraient, en partie, pallier ce manque de transparence.
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Source : Le Monde