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Les dix jeux indé de 2011 qui font mieux que les blockbusters

Pas besoin de dépenser 70 euros pour jouer à des jeux de qualité. Cette année plus que jamais, la scène indé regorge de pépites qui n’ont pas à rougir devant les grosses productions. Notre sélection.

Minecraft
On a déjà beaucoup parlé de Minecraft, ce phénomène du jeu indé grâce auquel son créateur, le Suédois Markus Persson, est devenu multimillionnaire en moins de temps qu’il n’en faut pour dire Krisprolls. Mais on oublie un peu vite que le titre qui est devenu le fer de lance de la scène indé n’est encore qu’une version de travail. La version définitive de Minecraft ne devrait sortir qu’au moins de novembre. Persson a même organisé une convention qui se tiendra à Las Vegas à ce moment-là. Le genre d’événement habituellement réservé aux films ou aux jeux ultra-cultes comme Star Wars ou World of Warcraft. Minecraft n’a pas fait qu’inventer un nouveau genre en mêlant survie, construction, exploration et minage : il a aussi propulsé les indé sur le devant de la scène.

Disponible sur : PC (versions Xbox Live Arcade et PlayStation Vita à venir)
Prix :
15 euros (20 euros à partir de novembre)

Terraria
Quand les développeurs de Terraria ont dévoilé ses premières images, tout le monde a cru à un bête clone 2D de Minecraft. Mais une fois le jeu entre les mains, on est obligé d’admettre que la filiation est plutôt à chercher du côté des jeux d’action-exploration à la Castlevania, auquel on aurait greffé l’esthétique de Zelda 2, un peu de jeu de rôle, et, effectivement, une lichette de l’aspect minage et bac à sable qui a fait le succès de Minecraft. Le résultat, c’est une œuvre à part qui vous réservera aussi son lot de nuits blanches, d’autant que les développeurs délivrent régulièrement des mises à jour riches en nouveautés.

Disponible sur : PC
Prix :
10 euros

Bastion
Même si c’est ce qui frappe en premier, Bastion n’a pas pour lui que ces magnifiques graphismes fins et colorés dessinés à la main. Il tente de réinventer la façon de raconter une histoire, en liant étroitement le destin de son héros, le Kid, à celui de l’omniprésent narrateur. Un peu à la façon de The Stanley Parable, le mod gratuit pour Half-Life 2 qui fait beaucoup parler de lui en ce moment. Un parti pris audacieux, soutenu par une histoire intrigante de monde dévasté qui se reconstruit littéralement sous nos pas, avec ce Bastion, dernier rempart contre la Calamité, qu’il faudra rebâtir lui aussi. Sans oublier que c’est un action-RPG solide et rythmé au parfum hack’n’slash acidulé.

Disponible sur : Xbox Live Arcade (sortie le 16 août sur PC)
Prix :
15 euros

Insanely Twisted Shadow Planet
Autre jeu paru sur Xbox 360 il y a quelques jours seulement, ITSP était au moins aussi attendu que Bastion. Forcément, difficile de ne pas s’enthousiasmer pour son style graphique unique. Sous ses allures de shooter organique, ITSP révèle un gameplay orienté exploration plus proche d’un Metroid ou du vénérable Ecco the Dolphin.

Disponible sur : Xbox Live Arcade
Prix :
15 euros

Frozen Synapse
Si les échecs faisaient un bébé avec Counter-Strike, le fruit de leur union s’appellerait sans doute Frozen Synapse. Passons sur la campagne solo, sans grand intérêt. Mais ce multi, quelle claque ! Frozen Synapse met deux joueurs face à face, sur une carte en vue-du dessus ultra-stylisé. A la tête d’une escouade d’environ quatre soldats (armés de fusil-mitrailleur, de fusil à pompe, de lance-roquettes ou encore de grenades), les joueurs ont huit manches de cinq secondes pour prendre le dessus.
Car ni temps réel, ni tour-par-tour, Frozen Synapse ne vous donne le contrôle direct de vos troupes qu’entre deux manches. Le jeu passe alors en pause, pour vous laissez mettre au point vos déplacements, positions, angles de tir, etc. tout cela avec une précision démoniaque. Au dixième de seconde près. Ça a l’air un peu aride : c’est parfaitement passionnant et addictif, par la grâce d’une interface idéalement pensée. Et le multijoueur est parfait : on peut mener plusieurs parties de front et jouer même en l’absence de son adversaire. Parfait on vous dit.

Disponible sur : PC
Prix :
23 euros les deux copies

Magicka
S’il fallait mettre Magicka dans une case, se serait probablement dans celle du hack’n’slash, mais avec l’option « déviant et irrespectueux ». Le genre à ne respecter aucune des très saintes règles édictées par Diablo. Ici, pas de classe, d’arbre de compétences, de niveaux à gagner, et en dehors de livres de sorts et de quelques armes, relativement peu d’objets à ramasser. En revanche, le joueur peut lancer et même inventer, autant de sortilèges qu’il le désire, en combinant librement les huit éléments à sa disposition : eau, feu, terre, électricité, vie, etc.
En fait, pour une fois, ce ne sont pas les caractéristiques de l’avatar du joueur qui s’améliorent, mais bien l’intelligence du joueur en lui-même et sa maîtrise des outils mis à sa disposition. Et surtout, Magicka est drôle, très drôle, bourré de références et devient carrément délirant à quatre joueurs, quand les sorts de chacun se combinent pour offrir encore plus de possibilités de destruction.

Disponible sur : PC
Prix :
10 euros

Project Zomboid
Il est un peu tôt pour parler de Project Zomboid comme d’un des meilleurs jeux de l’année, vu que pour le moment, seule une démo est disponible. Mais c’est sans aucun doute l’un des plus prometteur. Contrairement à tous les jeux de zombies, Left 4 Dead et Dead Rising en tête, Project Zomboid n’est pas un jeu de massacre, mais bien un jeu de survie. Seul avec votre femme blessée, vous avez trouvé refuge dans une maison abandonnée, dans une ville envahie par les zombies. Vous allez probablement mourir, mais quand ? A vous de retarder l’échéance, en menant des expéditions à la recherche de vivres ou de matériel.
Project Zombroid
nous promet une histoire, des PNJ, une ville immense à explorer, des tas d’objets à ramasser ou à associer pour fabriquer armes et défenses, etc. On a très hâte de voir ça, surtout que sa 3D isométrique à l’ancienne nous a d’ores et déjà conquis. Les plus confiants peuvent même déjà précommander le jeu pour soutenir les développeurs.

Démo disponible sur : PC
Prix :
précommande à 6 euros

Fez
Fez, c’est un peu le Duke Nukem Forever du jeu indé. En développement depuis fin 2007, il est constamment repoussé, à tel point que ses créateurs ont renoncé à avancer une date de sortie autre qu’un vague « 2011 ». Heureusement, contrairement à Duke Nukem, Fez devrait être une excellente surprise. En apparence petit platformer qui n’aurait d’autre prétention que son univers coloré et pixelisé, Fez prend en fait une autre dimension en entrant dans la troisième : un peu comme dans un Super Paper Mario, on pourra en effet faire pivoter le décor à 90° et jouer avec les illusions d’optique pour découvrir de nouvelles façons de progresser. Ca promet énormément ; on espère juste qu’il n’aura pas souffert de son développement à rallonge.

Prévu sur : Xbox Live Arcade (entre autres)

Journey et autres suites très attendues
Le jeu vidéo indé, ce n’est pas que des petits jeux sortis d’on ne sait où. La scène indé aussi possède ses grands noms, ceux qu’on a appris à adorer et qu’on a hâte de voir mûrir. C’est le cas des papas de Castle Crashers, ce beat’em up coop aux graphismes cartoon, un indispensable du Xbox Live Arcade sorti en 2008. Sur le même support, on attend désormais Battleblock Theater, un jeu de plate-forme qui s’annonce aussi varié que délirant.
A la même époque, un certain Jonathan Blow avait cueilli les joueurs du monde entier avec le jeu de plate-forme le plus intelligent mais aussi le plus fou jamais vu : Braid. Son prochain jeu, The Witness, longtemps prévu pour la fin de l’année, devrait sortir en 2012. Les premières démonstrations ont laissé entrevoir un jeu labyrinthique et contemplatif, à la Myst. Mais connaissant son auteur, il faut s’attendre à être surpris.
Dans le genre contemplatif, celui qui remporte la palme, c’est sans doute Flower, un simulateur de pétale de fleur. Mais s’il nous avait fait rêver lors de sa sortie, en 2009, il nous avait aussi un peu laissé sur notre faim. Le prochain jeu de Thatgamecompany, Journey, s’annonce plus consistant, mais pas moins poétique. Il devrait sortir cette année sur PlayStation 3.
Enfin, citons le titre des Chiliens d’ACE. FPS halluciné et hallucinant, faisant la part belle aux corps et à corps et à un univers onirique et dérangeant, Zeno Clash va bientôt avoir un petit frère. Il s’appellera Rock of Ages et devrait sortir dès la fin du mois sur PC, Xbox 360 et PS3. ACE teinte cette fois son action de stratégie et nous livre sa vision du tower defense. Complètement folle, forcément.

VVVVVV et l’Humble Indie Bundle
L’Humble Indie Bundle
, c’est la bonne opération qu’attendent les fans de jeux indé comme la midinette attend les soldes. Tous les six mois environ, cette opération caritative propose à la vente une bonne poignée de jeux indé de qualité. L’acheteur a non seulement la liberté de fixer le prix qu’il est prêt à payer, mais aussi de choisir où ira l’argent. Vous voulez que 38,7 % de la somme déboursée aille aux développeurs des jeux, 57,6 % à des associations caritatives, et le reste aux organisateurs ? Libre à vous ! La seule condition : donner au minimum un cent, soit même pas un centime d’euro.
Le Humble Indie Bundle 3 vient justement d’être lancé et est disponible jusqu’à mardi soir. Au programme, pas moins de sept jeux d’une valeur totale de 60 euros : VVVVVV, Crayon Physics Deluxe, And Yet It Moves, Atom Zombie Smasher, Cogs, Hammerfight et Steel Storm. Certains viennent tout juste de sortir et la plupart a reçu diverses récompenses. Mieux : tout acquéreur se voit aussi offrir la possibilité d’essayer gratuitement Minecraft jusqu’au 14 août. Et ceux qui feront un don au-dessus de la moyenne (soit 5 $ et des poussières) seront récompensés par cinq jeux supplémentaires, dont les géniaux Braid et Machinarium.
Ajoutons enfin que tous ces jeux sont téléchargeables sur PC, Mac et Linux autant de fois que vous le voulez et vous aurez compris qu’indé ne rime pas qu’avec créativité, mais aussi avec générosité.

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Corentin Raguenes