Dans le domaine des médias de stockage amovibles pour micro-ordinateurs, le tableau est aujourd’hui clair. Trois standards ont réussi à s’imposer depuis quelques années : le CD-RW (650 Mo), mais aussi les cartouches Zip (100 puis 250 Mo) et Jaz (1 puis 1,5 Go), de Iomega. En revanche du côté des périphériques nomades, le paysage est nettement plus chaotique.Au commencement fut le PCMCIA, rebaptisé ensuite PC Card : un format destiné aux ordinateurs portables et conçu autour des dimensions de la carte de crédit. Les PC Card furent très vite déclinées en Type I et Type II, en fonction de leur épaisseur.Les mémoires Flash sont généralement de Type I, tandis que les disques durs au format PC Card sont de Type II, et monopolisent les deux baies superposées qu’on trouve sur la quasi-totalité des ordinateurs portables. Qu’elles correspondent à des mémoires Flash ou à des disques durs, ces PC Card ont rapidement investi d’autres appareils que les seuls ordinateurs nomades. En tête, les premiers appareils photo numériques.
SmartMedia, Compact Flash, Memory Stick, MultiMedia Card
Malheureusement, la taille des PC Card s’avéra rapidement trop imposante pour eux. Les appareils numériques qui y recouraient affichaient des dimensions trop importantes. Difficile dans ces conditions de concurrencer les compacts autofocus traditionnels.C’est donc dans le but de miniaturiser les appareils photo numériques que furent créées les minicartes mémoire Flash, SmartMedia et Compact Flash. Depuis, les périphériques de poche (appareils photos, dictaphones numériques, assistants personnels et, plus récemment, baladeurs MP3) se sont accommodés de ces deux standards, tandis que leurs capacités n’ont cessé d’évoluer, jusqu’à atteindre, aujourd’hui, 64 Mo pour la famille SmartMedia et 448 Mo côté Compact Flash.Mais coup de théâtre : contre toute attente, en moins de six mois, deux nouveaux formats de minimémoire Flash ont vu le jour. D’une part, les MultiMedia Card, dont la capacité est pour l’heure limitée à 32 Mo ?” on les trouve notamment dans certains baladeurs MP3, le Zic 3, de Kao, le Mpaxx, de Grundig, ou encore le Digital Music Eyes, de LG Electronics. D’autre part, le Memory Stick, conçu par Sony, pour l’instant à destination exclusive de ses appareils.Si le fabricant nippon s’emploie à intégrer le Memory Stick aussi bien dans ses appareils photo numériques, camescopes DV, baladeurs MP3 et téléphones mobiles et son futur assistant personnel pour en faire un standard, sa capacité maximale n’est pour l’instant que de 64 Mo. Sony prévoit d’étendre cette capacité à 128 Mo d’ici à la fin de l’année, puis à 256 Mo, quelques mois plus tard. Difficile de préjuger de l’avenir de ces deux nouveaux médias Flash.Qu’ils se destinent au stockage des clichés numériques ou à celui des morceaux de musique, les minisupports d’enregistrement se doivent en effet de concilier deux impératifs antinomiques : celui de l’encombrement minimal et celui de la capacité, laquelle se doit d’être toujours plus importante pour stocker toujours plus des fichiers, ou des fichiers plus gros, autrement dit, de meilleure qualité.L’initiative de Iomega avec son Clik!, petit disque dur amovible de 40 Mo avait donc de quoi séduire. Mais sa capacité ne satisfait pas tout le monde. Et les regards commencent à se tourner vers IBM et son MicroDrive, minidisque dur logé dans une carte Compact Flash. Compte tenu de sa relative épaisseur, et à l’instar des PC Card de Type II, le MicroDrive ne s’intègre que dans les rares appareils équipés de deux baies CompactFlash.Au moins deux appareils photo numériques ont adopté la première version du MicroDrive (340 Mo) : le Casio QV 3000, modèle semi-professionnel à la définition record de 3 millions de pixels et le l’ EOS D30, de Canon, un appareil photo numérique professionnel exploitant un capteur CMOS maison de 3,11 millions de pixels effectifs.Mais IBM a créé la surprise, en annonçant, il y a quelques semaines , une deuxième mouture de son disque dur miniature, d’une capacité phénoménale de 1 Go. Quant à la société DataPlay, elle vient de mettre au point un disque dur d’une capacité de 2 Go, gros comme une pièce de deux francs.Le glas aurait-il sonné pour les minicartes Flash ? Si la société américaine Viking Components propose depuis quelques semaines une carte mémoire d’une capacité de 1 Go à destination des appareils photo numériques professionnels de la gamme DCS (Digital Camera System), de Kodak, celle-ci est au format PC Card de Type II.Avec ses 448 Mo, il semble bien que la carte Compact Flash, la minimémoire Flash la mieux lotie en termes de capacités de stockage, ait atteint ses limites. D’autant qu’à cette capacité, la petite carte est facturée plus de 6 000 francs.Si certaines imprimantes grand public ” spécial photo ” sorties ces quelques mois sont pourvues de lecteurs de cartes Compact Flash et SmartMedia, permettant d’imprimer les clichés numériques sans passer par un micro-ordinateur, la dernière née ?” à sublimation thermique ?”, signée Olympus, a choisi, elle, d’intégrer en priorité un lecteur de PC Card.La course à l’espace de stockage semble aujourd’hui reprendre le dessus sur la miniaturisation. Cette tendance se confirme avec l’apparition du Digital Wallet, un disque dur de 6 Go, également doté, en standard, d’un emplacement pour PC Card et dun adapatateur Compact Flash.En option, son fabricant propose des adaptateurs pour tout type de cartes mémoire Flash. Ce nouveau genre de périphériques pourrait bien redonner un second souffle aux cartes mémoires Flash, en palliant à leur faible capacité de stockage.
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