Rentrée oblige, les maisons d’édition viennent de mettre à jour leurs dictionnaires. Avec comme enjeu pour l’année 2003 de rendre enfin accessible le langage des geeks.Le Petit Robert a ainsi décidé d’expliquer de grands concepts comme fracture numérique ou porte-monnaie électronique. Des technologies aussi courantes que les automates
bancaires, les transferts d’appel et les badgeuses prennent, elles aussi, place dans la langue française.Ces nouveaux dictionnaires pourraient même remplacer avantageusement certains manuels d’utilisation. Les barres d’outils, les fichiers exécutables et autres toners ne
devraient ainsi plus avoir de secret pour les débutants en informatique, de même que les SMS et les textos pour les nouveaux venus dans le monde de la téléphonie.Les difficultés techniques sont elles aussi abordées. Le Petit Larousse porte ainsi une attention toute particulière à la maintenance : désinstaller, décompresser,
défragmenter y font leur entrée. Le Petit Robert, lui, se concentre sur les causes des problèmes, du crash de disque dur au pourriel. La sécurité, grande préoccupation du moment,
s’impose aussi avec infecter, craquer et cyberguerre.
Des mots anciens avec des sens nouveaux
Une évolution naturelle, selon Marie-Hélène Drivaud, directrice éditoriale aux éditions Le Robert : ‘ Nous avions passé en revue, il y a quelques années, les sujets créant de nouveaux mots depuis les années
60. L’informatique, définie en 1962 par Philippe Dreyfus, a la particularité d’enrichir continuellement notre vocabulaire, avec quelques pointes comme lors des débuts d’Internet. ‘Une créativité qui porte plus sur les sens que sur les expressions. ‘ Il y a peu de nouveaux mots, poursuit Marie-Hélène Drivaud. Avec Internet, on parle de sites, de suffixes
[d’adresse électronique] ou de forums, mais avec une nouvelle signification. ‘Nombre d’apports proviennent alors de l’anglais comme, cette année, le crash (de disque dur) ou le toner d’imprimante. ‘ Notre problème vient du fait que la commission
officielle chargée de franciser ces termes fait ses propositions après que les mots anglais se sont déjà installés, explique la directrice éditoriale. Ordinateur à la place de computer, c’était facile, vu le
faible nombre de machines existantes dans les années 60. Mais, en général, nous indiquons le mot anglais en notant l’existence d’une traduction. ‘Une évolution reste toutefois possible. A l’origine, courrier électronique était le seul terme équivalent à e-mail, un commentaire indiquant lutilisation de courriel au Québec. Le mot ayant fait école en France, courriel a dorénavant
droit à sa propre entrée dans le Petit Robert.
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