Les téléphones J2ME (Java 2 Micro Edition) se multiplient. Mais leur diversité ne doit pas faire obstacle à la portabilité des applications midlets ?” les petits frères des EJB. Les développeurs y tiennent. “On peut s’attarder sur l’amélioration des fonctions au lieu d’avoir à redévelopper en permanence de nouvelles classes”, estime ainsi Alexis Fruhinsholz, qui a développé sous J2ME pour Siemens. D’où des gains de coût et de temps. Et ce d’autant plus que, pour Amine Amri, développeur sur cette plate-forme chez Cegetel, la diffusion de midlets sur différents terminaux est le meilleur moyen de jauger la réaction de l’utilisateur et, donc, de le fidéliser.Cette portabilité est incarnée par les standards de la plate-forme J2ME. En France, les premières applications industrielles sont nées d’un concours lancé par Siemens Mobile, imité depuis par Nokia. Loin d’être seulement ludiques, elles ont souvent un caractère professionnel ?” banque en ligne, marketing direct, etc. Mais leur richesse interactive est limitée. En effet, les développements se font à partir de la MIDP 1.0 (Mobile Information Device Profile), dont le respect assure la portabilité.
Pas encore de standard Java pour les SMS
Les fabricants incluent en plus, dans leurs outils, des bibliothèques spécifiques, destinées à enrichir les fonctions des midlets ?” graphismes, animations, etc. Ils jurent toutefois qu’ils les remplaceront par celles définies actuellement au sein de la MIDP 2.0 dès sa finalisation, prévue pour cet automne. En attendant, Amine Amri précise que, pour éviter toute entorse à la portabilité, il a délibérément circonscrit à la MIDP 1.0 son développement d’une midlet de calculatrice scientifique. Certains succombent à la tentation, mais à contre-c?”ur. A l’instar d’Hervé Marcasuzaa, concepteur d’une midlet de traitement de formulaires de sondage. La raison ? Seules les bibliothèques du fabricant gèrent les messages SMS, indispensables au bon fonctionnement de cette application.Cette première génération de midlets ne demande pas une modélisation sophistiquée. Même si Hervé Marcasuzaa souligne qu’il faut bien penser l’application en amont. Pour son développement, il s’est contenté de l’éditeur Unix Xemac, auquel il a greffé un script pour le transfert des fichiers. Mais utiliser des outils comme Mobileset de Borland, intégrés à des environnements de développement, coûte cher ?” même si les développeurs profitent d’un support natif des toolkits J2ME, évitant ainsi les allers et retours lors de la compilation.La difficulté de la portabilité vient aussi du développement croisé sur des plates-formes différentes. Chaque fabricant fournit un émulateur qui reproduit le fonctionnement du téléphone. “Il valide la correspondance de l’application avec l’interface et les fonctionnalités des boutons d’un terminal”, explique ainsi Alexis Fruhinsholz. L’émulateur sert aussi aux réglages fins des capacités mémoire en épousant au plus près le fonctionnement de la KVM ?” machine virtuelle à mémoire réduite. Un portage optimal nécessite toutefois une intégration étroite au système d’exploitation. Car ce dernier gère les instructions de l’interface graphique qui déclenche le lancement des midlets.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.