C’était en novembre 2008, deux députés présentaient à la presse un rapport sur les problèmes d’addiction aux jeux vidéo en ligne. Un an et demi plus tard, une proposition de loi est enregistrée à l’Assemblée nationale sur l’« éducation à la santé et la protection des enfants et des adolescents contre la cyberaddiction » aux jeux vidéo. Mais l’initiative de ce texte ne vient pas des députés. Ce sont des élèves de l’école Les Alpinias de Petite-Ile à La Réunion qui en ont eu l’idée lors du Parlement des enfants, le 5 juin dernier.
Le texte a évidemment été remis en forme par les députés, menés par le socialiste Patrick Lebreton, élu de La Réunion, et enregistré le 13 juillet. Mais dans l’introduction de l’exposé des motifs, les élus reconnaissent que les enfants ont fait un « travail de qualité, conduit par des usagers de jeux vidéo ». L’exposé des motifs lui-même est celui que les enfants ont rédigé.
Le texte de cette proposition de loi est disponible sur le site de l’Assemblée nationale. Il compte quatre articles. Son objectif est d’empêcher une utilisation abusive des jeux vidéo qui se quantifie par deux heures quotidiennes passées devant l’écran. A ce rythme, le joueur s’exposerait à divers troubles : agressivité, asociabilité, fatigue visuelle, nervosité, vertiges, etc.
Sessions de jeu et pauses de 30 minutes
La loi s’adresse en fait aux pouvoirs publics et aux industriels du jeu vidéo. Les premiers doivent fixer un cadre réglementaire et les seconds mettre en place des mesures techniques pour limiter les sessions de jeu. L’Education nationale doit, par exemple, mettre sur pied un programme de prévention des comportements à risque auprès des élèves, et ce, pendant leur temps scolaire.
Le ministère de la Santé, lui, est chargé de monter un « plan d’action permettant notamment de former et de sensibiliser les professionnels de l’addictologie aux problèmes d’utilisation excessive de jeux vidéo ». C’est aussi ce ministère qui va devoir traiter avec les industriels pour mettre en œuvre la seule mesure vraiment concrète du texte : la mise en place de systèmes (a priori techniques, mais ce n’est pas précisé) « favorisant notamment des sessions de jeu plus ou moins courtes et marquées de pauses obligatoires de trente minutes, voire plus pour des jeux de longue durée ».
Le texte a été renvoyé à la Commission des affaires culturelles et de l’éducation. Son examen n’est pas encore programmé, encore moins son passage dans l’hémicycle. D’autant que les propositions de loi, des textes écrits par les députés, laissent dans la grande majorité des cas la priorité aux projets de loi, c’est-à-dire les textes issus du gouvernement.
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