Impossible de gagner de l’argent dans le B-to-C sur Internet ? Stelios Haji-Ioannou, le dirigeant et créateur d’ easyGroup, prouve l’inverse. L’easyGroup est un ensemble de cybermarchés qui vendent de la connexion Internet (la chaîne internationale de cybercafés easyEverything), du transport aérien (la compagnie aérienne easyJet), des produits bancaires (easyMoney et easyValue) et proposent de la location de voitures (easyRentacar). Et ça marche !La stratégie commerciale d’easyGroup ? Un mélange de nouvelles techonologies et de techniques de supermarchés pour obtenir les prix les plus bas.
Internet, réducteur de coûts
Sur le front des nouvelles technologies, Internet est évidemment le canal de vente principal de l’easyGroup. N’ayant aucun point de vente réel, le holding britannique enregistre la plupart des commandes des clients par le Net (90 % des billets d’avion easyJet sont vendus sur Internet, le reste par téléphone). Il réduit ainsi ses coûts de distribution en supprimant les intermédiaires, réalise des économies de personnel tout en satisfaisant un marché de masse.Pour optimiser les prix de ses produits, l’easyGroup applique des méthodes de grande distribution : une standardisation des biens de production pour réduire les coûts de maintenance (la compagnie aérienne easyJet n’exploite que des Boeing 700, easyRentacar ne loue que des Mercedes Class A, etc.), un fort taux d’utilisation des équipements (les cybercafés easyEverything sont ouverts 24 heures sur 24, les avions tournent douze heures par jour) et un service au client minimaliste (pas de repas gratuit dans les avions, par exemple). Enfin, les prix ne sont pas fixes, mais évoluent en fonction de l’offre et de la demande.
Un modèle économique payant
Les premiers résultats de ces cybermarchés sont encourageants. Fondée en novembre 1995, la compagnie aérienne easyJet ?” première activité historique d’easyGroup ?” emploie aujourd’hui plus de 1400 personnes en Europe (à Londres, Liverpool, Genève et Amsterdam). easyJet a enregistré un bénéfice de 22 millions de livres sterling en 2000 pour un chiffre d’affaires d’environ 139,8 millions de livres.En janvier 2001, l’easyGroup a débarqué à Paris en ouvrant un cybercafé géant, easyEverything, boulevard Sébastopol. Au bout de deux semaines d’activité, le cybercafé est devenu rentable, selon Julien Sausset, manager marketing Europe d’ easyEverything. “Nous recevons plus de 4 000 personnes par jour dans nos locaux avec un taux de remplissage de plus de 40 % quatre jours par semaine, précise-t-il. Nos clients français se connectent en moyenne 70 minutes par session, ce qui est nettement supérieur aux autres cybercafés européens.”
De nouveaux easyEverything et easyRentacar à Paris
Fort de ce succès, l’easyGroup ouvre un deuxième cybercafé easyEverything le 5 septembre prochain, dans le Quartier latin, à Paris. “Notre cybercafé parisien est le plus rentable d’Europe, se réjouit Stelios Haji-Ioannou. La France est un marché porteur et nous espérons rencontrer le même succès avec notre deuxième cybercafé. ” Pour enfoncer le clou, l’easyGroup a même programmé l’ouverture d’un troisième cybercafé géant de 500 postes au 66, avenue des Champs-Elysées, au premier semestre 2002.Le développement des activités françaises de l’easyGroup inclut l’ouverture d’une deuxième agence de location de voitures easyRentacar à Paris. Située près de la gare Montparnasse, elle disposera de 500 voitures de type Mercedes Class A, à partir de 95 francs par jour en période creuse.
Une nouvelle compagnie aérienne à Orly ?
Mais le grand projet de l’easyGroup, c’est l’implantation de sa compagnie aérienne easyJet.com à Orly, dès cet hiver. easyJet a demandé à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) 20 000 des 35 000 créneaux horaire d’atterrissage/décollage libérés à Orly par la restructuration d’AOM-Air Liberté.” Si nous obtenons suffisamment de créneaux horaires, nous pourrons débuter nos activités cet hiver et créer 300 postes à Orly, promet Stelios Haji-Ioannou. Nous sommes également prêts à embaucher d’anciens salariés d’AOM-Air Liberté. “La compagnie easyJet affirme être en mesure de commencer ses vols début octobre avec trois avions. “Dès le printemps 2002, et si nous obtenons les 20 000 créneaux horaire, nous serons capables de proposer six à sept destinations en Europe au départ d’Orly, explique Ray Webster, PDG d’easyJet.com. Nous transporterons alors plus de 2,5 millions de passagers par an, ce qui représente environ 1 milliard de francs de chiffre daffaires.”
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