“ Près de 200 femmes dans une même salle et je peux venir, c’est formidable ! ” Comme d’usage, la dernière conférence organisée par Cyber-Elles [” Les start-up et les médias : le couple infernal “, le 2 juillet 2001, ndlr], avait ouvert ses portes aux hommes. Et comme d’usage, Géraldine Lamamy et Séverine Smadja, deux des cinq cofondatrices de ce club de professionnelles de la net économie, mesuraient combien leurs congénères masculins ne les prenaient toujours pas au sérieux. Colère ? À peine ! Esprit de revanche ? Surtout pas ! “De tels commentaires ne sont pas si terribles, assure Céline Bonan, secrétaire générale de Cyber-Elles et codirigeante de la filière française de Pricerunner, comparateur de prix sur internet, elles sont juste un peu agaçantes ! “L’affaire est entendue : Ne comptez pas sur elles pour prendre la suite de Simone de Beauvoir ou de Gisèle Halimi. Le sexisme des hommes ne les comble évidemment pas d’aise, mais leur combat est ailleurs. Pragmatisme affirmé ” Nous avons créé cette association par pur pragmatisme, comme une structure d’entraide entre femmes d’un même milieu professionnel, pas pour défendre une cause féministe ou tirer à boulet rouge sur les hommes “, justifie Géraldine Lamamy, codirigeante d’Avila Consulting, un cabinet de conseil spécialisé dans l’accompagnement de jeunes pousses.Cyber-Elles tarde à se constituer en association loi 1901 (statuts déposés en mars 2001 seulement), mais lance, dès sa création, début 2000, une liste de diffusion sur le net, véritable bourse d’échange d’informations et de CV.Les professionnelles du net croient en la force du réseau, au sens propre comme au figuré. ” Aujourd’hui, vous pouvez tout savoir du marché des incubateurs, dénicher un prestataire ou trouver une collaboratrice en moins de 24 heures grâce à cette liste de diffusion “, affirme Céline Bonan.Affichant une centaine de membres après six mois d’existence, près de 200 aujourd’hui, Cyber-Elles joue à fond la carte de la solidarité et du networking. Celle de la visibilité aussi : ” Si les femmes sont encore en retrait dans le monde professionnel, ce n’est pas parce qu’elles manquent de compétences, mais parce qu’elles sont peu mises en avant, explique Christine Blache, présidente du cabinet de recrutement 9A+, spécialisé dans la nouvelle économie. Un réseau comme celui-ci permet non seulement de nouer des contacts fructueux, mais aussi de donner une visibilité à la gent féminine, et de susciter des vocations chez des femmes qui, plus que les hommes, doutent de leurs capacités. “
Médiatisation au féminin
Ee fait, Anne-Sophie Pastel (à la tête d’Aufeminin), Chine Lanzmann (ex-dirgeante de Newsfam) ou Yseulis Costes (PDG de Mille Mercis), membres de Cyber-Elles, sont les locomotives de cette nécessaire médiatisation de la réussite au féminin. Le développement d’un site web ( Cyber-elles.com), au contenu encore superficiel, participe de la même stratégie. “ Le site sera bientôt enrichi d’un fil d’infos sur la net économie, d’outils de travail collaboratif, de revues de presse et, surtout, d’un annuaire des membres de l’association“, promet Géraldine Lamamy.À l’image de Girlgeeks.com, site de l’association américaine éponyme, portail pour business women de la net économie, qui a servi de modèle aux fondatrices de Cyber-Elles. But ultime, selon Céline Bonan et Géraldine Lamamy : “Que des hommes s’exclament : ” Mais, c’est qu’on peut faire du business avec les membres de Cyber-Elles !”” Promis : c’est pour bientôt !
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