‘ J’en ai marre de voir des business plans avec du Wi-Fi et des Web-services. ‘ Voilà ce que me disait un (petit) capital-risqueur, il y a deux semaines. Car les start-up qui essaient de se
positionner sur ces deux créneaux fleurissent. Bon, pas autant qu’en 2000, bien évidemment, mais on sent une tendance.Le Wi-Fi, vous n’avez pas pu y échapper au cours des trois derniers mois. C’est l’Internet sans fil, à haut débit s’il vous plaît. Pas cher à installer et partout. Enfin on aimerait bien. Sur le papier, on se dit
que le businessman en goguette serait prêt à y engloutir une partie de ses notes de frais.Les Web services, c’est l’informatique déportée. Plus de soft sur mon PC, je me connecte sur Internet et, hop, mon soft apparaît. L’avantage, c’est d’éviter d’installer des applications sur les
ordinateurs des entreprises, un passe-temps très coûteux. Et puis, grâce aux Web services, on a toujours accès à la dernière version du soft en question. Bref, on se dit que les entreprises qui cherchent à faire des économies vont y dépenser une
partie de leur budget informatique.On fait du pas cher, c’est l’époque, du déporté, du décentralisé, c’est la mode même en politique. Sauf qu’on oublie les coûts cachés de ces deux technologies. Les investisseurs, eux, ils n’aiment pas
les coûts cachés.Parlons du Wi-Fi. Une borne qui émet à 11 Mbit/s par seconde, c’est bien… quand il n’y a que trois personnes branchées dessus. Pour que cela soit rentable, il faudrait une vingtaine de personnes connectées. Et
quand vingt personnes se partagent 11 Mbit/s, ça commence à ramer. Ca rame encore plus quand les personnes en question utilisent des applications gourmandes en bande passante : du streaming par exemple. Vous avez déjà essayé de regarder
LCI en streaming sur un hot spot où d’autres personnes sont connectées ? Ben ça donne un truc pas franchement agréable avec des micro-coupures tout le temps.Les Web services, c’est un autre problème. Vendre une application en ligne à une entreprise, aussi petite soit-elle, cela oblige à fournir une disponibilité proche de 100 %, de la sécurité, etc. Et ça commence à coûter cher.
Sans compter que les applications en ligne sont gourmandes en bande passante, à la fois pour l’utilisateur et pour le fournisseur du service. Et on atteint là les limites des business plans des start-up séduites par le concept.Les Web services et le Wi-Fi déportent les coûts, mais ne les éliminent pas. A la longue, ils pourraient même coûter plus, chacun dans son domaine, que d’autres technologies. Car décentraliser et déporter, on sait souvent ce que
ça veut dire : cacher des coûts que l’on ne veut pas voir et ‘ refiler le bébé ‘ à d’autres.* Rédacteur en chef adjoint de L’Ordinateur IndividuelProchaine chronique jeudi 24 avril
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