En apparence, il ne s’agira que de téléphoner. En pratique aussi. Mais, de plus en plus, décrocher son combiné reviendra à faire transiter ses conversations sur Internet. Après 9Telecom et Free, qui proposaient des packages
Web/téléphonie passant par leur abonnement ADSL, NetPratique va se lancer à son tour en novembre dans la voix sur IP, mais cette fois sans exiger des utilisateurs qu’ils prennent un de ses forfaits haut débit.Aucune man?”uvre complexe n’est requise. ‘ Il suffira de choisir une des formules de NetPratique et d’installer le modem envoyé, un Comtrend USB-Ethernet avec deux sorties téléphoniques, en lieu et place de
son modem ADSL, détaille Olivier Roux, directeur général de la société. Chaque coup de fil passera alors par Internet, jusqu’à atteindre un serveur NetPratique, qui redirigera le trafic vers un opérateur télécom. ‘
Pour garantir la qualité, la société a choisi de ne pas compresser ce flux de données, et de lui réserver 64 kbit de bande passante. En théorie, les utilisateurs ne devraient donc pas remarquer qu’ils parlent grâce à IP. Le service
peut même fonctionner PC éteint, à condition que le modem, lui, soit connecté. En cas de panne du fournisseur d’accès à Internet, les conversations transiteront alors par l’opérateur habituel de l’utilisateur.Seule contrainte, il faudra résider dans une zone accessible à l’ADSL. Mais pas besoin de vivre dans une grande agglomération, être domicilié dans une zone dégroupée n’est pas nécessaire pour téléphoner avec NetPratique.
Un service balbutiant qui devrait prendre de l’ampleur
Plusieurs forfaits de communications locales et nationales seront disponibles, de 4 heures, de 12 heures, jusqu’à l’illimité, qui sera facturé 25 euros par mois. Pour l’international et les appels vers les portables,
d’autres tarifs seront proposés, que NetPratique présente comme économiques.La start-up ne compte pas pour autant sur un afflux massif d’abonnements. Confier ses communications téléphoniques à une jeune société utilisant une technologie récente ne devrait pas déchaîner les foules. Aux Etats-Unis, la voix sur IP
grand public commence à prendre timidement son essor.Vonage, une société créée en janvier 2001 déclare ainsi 54 000 lignes ouvertes. Messages téléphoniques pouvant être écoutés sur Internet via Windows Media Player, possibilité d’emporter son boîtier de connexion pour, par
exemple, téléphoner depuis l’Europe vers les Etats-Unis au tarif d’une communication locale américaine, cette jeune pousse s’est déjà créé une communauté d’utilisateurs fidèles.Le début de succès de Vonage aura aussi attiré l’attention des autorités de régulation. ‘ L’état du Minnesota a exigé de la société qu’elle ne se déclare plus comme un fournisseur de services Internet, mais comme
un opérateur téléphonique, avec les obligations qui en découlent. explique Iain Stephenson, analyste spécialisé dans le haut-débit chez Ovum. De son côté, l’Europe a en effet choisi de n’imposer qu’un cadre réglementaire très
léger à ces sociétés. ‘En France, NetPratique affirme ainsi avoir vu l’ART, qui n’aurait réclamé qu’une licence minimale officialisant la fourniture de communications téléphoniques. Contraintes faibles, coûts dinfrastructure légers, les services de
téléphonie sur Internet grand public devraient donc se multiplier.
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