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Les constituants de base d’un outil de BPM

Pour être efficace, une solution de BPM doit faciliter la gestion du cycle de vie des processus métiers de l’entreprise. Elle se compose d’outils de modélisation, d’exécution, de supervision et d’optimisation.

On les compte sur les doigts de la main ! Une solution de BPM (Business process management), ou gestion des processus métiers, inclut typiquement cinq constituants : un outil de modélisation des processus, un référentiel des processus, un courtier d’exécution des processus, un outil de supervision des processus en temps réel et, enfin, un portail d’administration.“L’outil de modélisation doit offrir différentes visions des processus métiers : graphique, pour les opérationnels non informaticiens avec la saisie des actions, des transitions et de leur enchaînement séquentiel ou parallélisé ; et technique, pour les informaticiens qui couplent le BPM aux applications de l’entreprise”, affirme Henri Villiers, directeur général d’Akazi. De nombreux outils de modélisation graphique, tels ceux de SeeBeyond, Vitria ou webMethods, sont basés sur le langage UML (Unified modeling language).

Une standardisation lointaine

D’autres reposent sur des outils de dessin, tel l’outil de modélisation de processus inclus dans BizTalk Server, de Microsoft, qui a été élaboré à partir de Visio. Après leur modélisation, les processus ainsi définis sont stockés dans le référentiel des processus de la solution de BPM, dans un format le plus souvent propriétaire basé sur XML. Il n’existe pas de standard de représentation des processus qui apporterait la portabilité des définitions de processus entre deux solutions de BPM et rendrait possible l’émergence de jeux de processus prémodélisés. “La mise à disposition de jeux de processus prémodélisés constitue un enjeu très important pour les PME, qui ne sont pas forcément aptes à définir leurs propres processus. L’exemple de Microsoft ?” qui compte créer avec ses partenaires (tel Méga International) des processus standards et gratuits autour de l’ERP ?” est très représentatif de cet enjeu”, affirme Henry Peyret, analyste senior au GigaGroup. “En revanche, les grandes entreprises, tels BP ou Goodyear, veulent modéliser elles-mêmes leurs processus existants et ne sont pas prêtes à prendre en compte des processus prédéfinis complets. Seules des briques les autorisant à modéliser plus rapidement leurs propres processus les intéresseraient”, complète Arnaud Masseron, responsable avant-vente de Vitria France. Seule l’initiative BPML.org fait progresser cette éventuelle standardisation de la représentation des processus métiers. “De plus, BPML se projette très bien sur le langage UML, ce qui en fera un standard clé”, précise Ian Howell, directeur marketing EMEA de SeeBeyond.

La gestion des transactions longues

Troisième constituant d’un outil de BPM, le courtier d’exécution de processus cadence les actions définies dans les processus et les sous-processus. Il prend en compte la division des processus en sous-processus parallèles définis par une transition dite fork et le rassemblement des sous-processus lors de transitions dites join, conditionnelles ou inconditionnelles. Le courtier d’exécution des processus assure également l’intégrité des données. Pour cela, il doit gérer des transactions de longue durée et autoriser le retour en arrière en cas de problème. “Une solution de BPM doit permettre de regrouper des parties de processus, comme des transactions longues, et de prévoir tous les cas de retour en arrière”, confirme Henry Peyret. “La gestion de transactions longues est essentielle pour une solution de BPM. Celles-ci font intervenir de nombreux systèmes. Un de nos clients gère avec notre solution de BPM des processus impliquant les ERP de leurs trois cents filiales, par exemple. En cas de problème, le courtier d’exécution de processus doit continuer à essayer de faire progresser la transaction longue en cours sans blocage des autres systèmes, ce qui le différencie d’un moniteur transactionnel. Si la transaction ne peut être faite, il faut gérer le retour en arrière”, précise Ian Howell. “Chez Vitria, nous pensons que la gestion automatique en arrière est trop complexe pour une mise en ?”uvre simple. De plus, la plupart des applications n’incluent pas de mécanismes de retour en arrière. Nous préconisons le traitement des cas d’erreur et des exceptions dans les processus eux-mêmes. D’autant que notre courtier d’exécution des processus inclut la gestion du temps, ce qui permet de superviser la bonne exécution des processus. Cette gestion du temps dans les processus est indispensable pour la mise en place de SLA (Service level agreement) entre la direction informatique et les directions opérationnelles de l’entreprise”, indique Arnaud Masseron. En plus de ces différentes fonctions, le courtier d’exécution doit être performant et ne pas constituer un goulet d’étranglement du système d’information, quel que soit le nombre de processus dont il a la charge.

Les serveurs d’applications comme fondations

De nombreux éditeurs de solutions de BPM, tels Akazi, Attunity, BEA Systems, Microsoft, ou encore, Vitria, utilisent à cet effet un serveur d’applications d’éditeurs spécialisés comme fondations de leur courtier d’exécution, pour profiter de leur aptitude à monter en charge et de la tolérance de pannes. Certains serveurs d’applications offrent, en outre, des fonctions appréciables pour aider les éditeurs de solutions de BPM à gérer la persistance de l’état des processus.Quatrième constituant d’une solution de BPM, l’outil de supervision des processus, dont le rôle est de fournir en temps réel l’état d’avancement de chaque processus (quelle action est traitée et quel événement est attendu, par exemple) ainsi que de nombreuses mesures du fonctionnement des processus (tel le temps d’exécution des différentes étapes des processus).

Détecter les goulets d’étranglement

Cela permet aux experts métiers de détecter les goulets d’étranglements éventuels dans le fonctionnement des processus et ensuite d’optimiser ces derniers.De plus, cet outil doit autoriser le calcul d’indicateurs de performances de l’entreprise vis-à-vis des différents processus et interlocuteurs de l’entreprise. Vitria, webMethods et Akazi proposent les outils les plus avancés dans ce domaine. Les éditeurs de solutions de BPM travaillent à l’enrichissement des fonctions de gestion des activités de l’entreprise incluses dans cet outil.Le dernier constituant d’une solution de BPM est un portail d’administration, beaucoup plus classique. Il gère la solution de la solution de BPM d’un point de vue technique et non d’un point de vue métiers. En plus de la configuration de la solution de BPM (déclaration des utilisateurs pour la sécurité et configuration technique, par exemple), il assure une supervision de son bon fonctionnement soit en direct, soit depuis une plate-forme d’administration centralisée.

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Jean-François Masler