C’est un article qui ne va pas plaire aux agents de la Hadopi. TorrentFreak publie ce 19 août un mode d’emploi pour échapper aux dispositifs antipiratage mis en place sur la Toile. Le site, qui couvre l’actualité du piratage (sans aucun tabou), détaille cinq services pour télécharger des torrents, tout en dissimulant son adresse IP aux regards indiscrets.
L’adresse IP permet en effet d’identifier les auteurs du téléchargement, avec la complicité des fournisseurs d’accès qui les attribuent à chacun de leurs clients. En France, la surveillance des réseaux de peer to peer a commencé depuis le mois de juillet. Les premiers avertissements pour téléchargement illicite devraient partir au mois de septembre.
Pour TorrentFreak, la suite est prévisible : les internautes vont délaisser les outils de téléchargement classique et se tourner vers des services gratuits ou payants leur garantissant l’anonymat. Le site donne en exemple les VPN (Virtual private network), qui permettent de recourir au protocole BitTorrent, sans révéler son adresse IP. « Ipredator, Itshidden et StrongVPN sont les plus populaires parmi les utilisateurs de BitTorrent, mais une recherche sur Google permet d’en trouver plusieurs douzaines de plus », constate TorrentFreak.
Le business du piratage
Le site évoque d’autres solutions, plus ou moins faciles à mettre en oeuvre pour les néophytes. Les responsables de ces services n’ont pas tous les mêmes motivations. Si certains d’entre eux militent pour la liberté totale des échanges sur la Toile, d’autres ont des visées plus mercantiles.
TorrentPrivacy, par exemple, permet de surfer avec une IP d’emprunt (Proxy) pour moins de dix dollars par mois. Le service, qui accepte les paiements Paypal a déjà une allure très professionnelle et une certaine expérience… « TorrentPrivacy est piloté par l’équipe TorrentReactor.net qui est dans le business depuis plus de deux ans », rappelle TorrentFreak. Pour convaincre les clients potentiels, TorrentPrivacy va jusqu’à publier les dernières affaires judiciaires en cours, impliquant des internautes accusés de téléchargement illicite.
Les internautes n’ont toutefois pas attendu la mise en place de la Hadopi pour changer leurs habitudes de téléchargement, au profit du streaming ou du téléchargement direct. Des canaux qui échappent pour l’instant à la surveillance des ayants droit. Ce qui n’empêche pas la loi de s’appliquer : les internautes accusés de contrefaçon (ou de recel) risquent une peine maximale de deux ans de prison et 150 000 euros d’amende.
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