En France, le phénomène relève du paradoxe. L’ampleur des débats enflammés que soulève l’offshore est inversement proportionnel à son impact réel sur l’emploi.
Selon les sources, le nombre d’emplois délocalisés oscille entre 1 et 3 % de l’effectif des services et logiciels.Ce ‘ buzz ‘ autour de l’offshore, alimenté par les médias et les politiques, révèle toutefois un grand nombre d’inquiétudes sur le devenir des services informatiques ‘ à la
française ‘. C’est tout le mérite de l’étude (*) menée par le Groupe Alpha, à la demande de la CGT Sociétés d’études, que de faire la part du fantasme et de la réalité.
Déqualification des développeurs
La mise en concurrence des compétences à l’échelle de la planète conduit à une déqualification des profils les plus exposés. Forrester a planifié la disparition de 18 % des développeurs d’ici à six ans
?” leur rémunération moyenne a déjà chuté aux Etats-Unis de 17,5 % en deux ans.Contrairement à une idée reçue persistante, le différentiel du coût salarial ne représenterait, selon Ventor, cabinet de conseil en offshore, qu’à peine 9 % du total des économies réalisées.
L’essentiel des gains s’obtient par l’amélioration des processus internes et par les modalités d’exécution de contrat. Notamment, le passage au forfait.
Taylorisation des tâches
Cette recherche de productivité conduit les SSII françaises à gagner en professionnalisation, quitte à calquer l’approche méthodologique et standardisée des nouveaux entrants. Ce qui se traduit par la multiplication des centres
de services en province.Pour Jean-Christophe Berthod, responsable du pôle SSII-éditeurs du Groupe Alpha, ces centres mutualisés ne constituent pas le tremplin vers une externalisation plus lointaine, mais sont, au contraire, appelés à durer :
‘ C’est tout le contrat social qui est amené à évoluer en profondeur. ‘ La SSII sera de moins en moins ce lieu de passage des jeunes diplômés avant leur intégration chez l’utilisateur. Elle ne pourra se
contenter de gérer le taux de roulement des effectifs, mais devra investir lourdement en formation et en gestion prévisionnelle des ressources.
2 500 emplois délocalisés en 2005
Pour parvenir à ces chiffres, le Groupe Alpha s’est fondé sur les projections de Forrester Research. Le cabinet américain estime à 3,4 millions le nombre d’emplois délocalisés d’ici à 2015, tous secteurs
confondus. Concernant les seuls informaticiens, selon la zone géographique, on note que l’Europe ?” et en particulier la France ?” reste encore éloignée des pratiques américaines.Nombre d’emplois délocalisés en 2005.
% : pourcentage de leffectif services et logiciels
Source : Forrester Research/Groupe Alpha(*) ‘ Etude du phénomène offshore dans le secteur informatique : épiphénomène ou tendance lourde du marché des logiciels et services informatiques ? ‘
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