Le PDG de France Télécom, Thierry Breton, le reconnaissait lui-même en
janvier dernier : il a tout fait pour que les pouvoirs publics ne permettent pas aux collectivités territoriales de devenir opérateurs de télécommunications, comme le prévoit la
loi pour la Confiance dans l’économie numérique. Si ce lobbying n’a pas réussi, il a eu pour conséquence d’éveiller la vigilance des intéressées.Les membres de cinq collectivités (*) ont annoncé ce matin la création d’un Club des acteurs locaux pour le développement des infrastructures numériques et des communications électroniques dans les territoires (Cadict).Cette association est ouverte à tout type de collectivités locales : département, région, communauté d’agglomérations, villes, etc. ‘ Il n’y avait pas d’endroit où tout ce monde pouvait se
retrouver ‘, explique Didier Loth, président du Cadict et directeur général adjoint des services au Conseil général de l’Oise.Pour l’instant, les fondateurs ont créé l’association en leur nom propre, pour aller vite. Mais, à terme, c’est la collectivité dont ils sont issus qui sera membre.
Réflexion, échanges et concertation
Le Cadict veut servir d” organe de réflexion stratégique ‘ en matière de projets d’infrastructures réseaux, à l’usage des élus, directement, et non des techniciens. De plus, il s’agit de
permettre un échange d’expériences et de permettre la concertation sur les différents problèmes rencontrés par les uns et les autres.Les conseils généraux de l’Oise, de la Manche et de la Moselle (parmi les fondateurs du Cadict) ont déjà commencé leurs propres chantiers, cumulant à eux trois plus de 80 millions d’euros d’investissement. Leur association n’a
toutefois pas vocation à jouer un rôle de cabinet de conseil.‘ On ne vend rien, précise Philippe Legrand, vice-président du club et directeur du syndicat mixte Manche Numérique. C’est simplement que les collectivités, initialement, n’étaient pas armées
pour faire du développement numérique. ‘Implicitement, elles disposent aussi, maintenant, d’un moyen de résister aux assauts de France Télécom et de son opération Départements Innovants (la formule de partenariat proposée par l’opérateur public aux conseils généraux) lancée
en janvier.Le Cadict compte ainsi surveiller de près toute la réglementation qui viendra encadrer le nouveau métier des collectivités, histoire d’éviter que ce qui a été accordé d’un côté ne soit pas rogné de l’autre, à la suite de quelque poussée
de lobbying de l’opérateur public.Mais avoir signé avec France Télécom ne signifie pas être interdit d’entrée au Cadict. ‘ Ainsi, certains départements ont signé la charte Départements Innovants et continuent par ailleurs d’autres
projets ‘, note Didier Loth.Avant de prendre sa vitesse de croisière, l’association attend la fin de la consultation lancée mi-juillet par l’Autorité de régulation des télécommunication auprès des collectivités, pour mieux cerner les enjeux de leur intervention en
matière de télécommunications et les projets envisagés.(*) Les conseils généraux de l’Oise, de la Moselle, de la Manche, des Pyrénées Atlantiques et le conseil régional dAlsace
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