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Les cobolistes ont besoin d’être chouchoutés

Pour passer de Cobol à Java sans trop de difficulté, on préfèrera les stages personnalisés et l’accompagnement en entreprise.

L’an 2000 avait remis en selle les cobolistes. Les derniers chantiers euro achevés, les bâtisseurs des grands systèmes (Cobol, MVS, CICS, DB2) se trouvent de nouveau confrontés à un choix cornélien. Faut-il migrer vers les nouvelles technologies ou continuer à écrire des lignes de code, le marché des grands comptes assurant du travail pour, au minimum, les dix ans à venir ?“La réticence à se former est parfois forte, observe Pascal Pignal, Marketing Manager chez Sun Educational Services. Les cobolistes ont fait leurs preuves sur mainframe et, du jour au lendemain, ils repartent de zéro. Avec des questions qui les tiraillent. Que vais-je devenir sur Java au milieu de jeunes qui auront une longueur d’avance sur moi ?”Confrontée aux profils réfractaires, l’entreprise doit faire preuve de pédagogie et montrer tous les enjeux de l’e-business. Afin de réactiver leur curiosité, la plupart des organismes de formation proposent des séminaires de sensibilisation de un ou deux jours, durant lesquels les cobolistes se familiarisent avec les architectures multitiers et l’approche objet.Une fois ces fondamentaux assimilés, les choses sérieuses peuvent commencer. Programmation Java, PHP, Perl, Visual InterDev, initiation à XML, VisualBasic, ASP, formation RAD ou ULM… Un nombre important d’éditeurs-constructeurs, comme Sun ou IBM, de SSII, telles Atos Origin ou Unilog, et d’organismes spécialisés – Cegos, Cesi, Demos ou Orsys, par exemple – proposent des formations plus ou moins dédiées.

Après la formation classique, la formation continue

Mais si les jeunes diplômés peuvent se contenter de l’offre catalogue, il en va tout autrement des ” anciens “. Consultant Cegos, Jacques Boisgontier préconise, après audit, “des stages intra-entreprises avec ajout ou suppression d’items”. Une personnalisation d’autant plus cruciale que, comme le rappelle Michel Walfard, directeur des marchés formation chez Unilog, “les informaticiens grands systèmes constituent une population hétérogène de niveaux d’expertise variables”. Ce dernier en a identifié pas moins de quatre (voir infographie).Pour une transition en douceur, les professionnels de la formation insistent sur l’accompagnement post-formation. D’une durée courante de dix à quinze jours, la formation en salle est, en effet, notoirement insuffisante. De retour en entreprise, l’informaticien doit être suivi pendant quatre à six mois pour valider ses connaissances fraîchement acquises avec, çà et là, quelques piqûres de rappel. Ce tutorat peut être assuré par des consultants (SSII, éditeurs) ou par des ressources internes, les échanges d’expériences créant une dynamique salutaire. Robin Ajdari, directeur commercial au centre de formation Atos Origin, plaide aussi en faveur de l’autoformation. “Les cobolistes n’en comprennent pas toujours l’intérêt. En migrant d’un langage figé vers des technologies en perpétuelle évolution, ils doivent apprendre à assurer une veille technologique permanente. C’est une révolution pour eux !”Et si la migration se fait dans la douleur, le jeu en vaut la chandelle. “Un coboliste familier du concept objet aura un avantage certain sur un jeune uniquement formé à l’e-business, estime Didier Pierre, directeur de la formation chez Cognitis. La double compétence, c’est la clé de la réussite.”

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Xavier Biseul