” Les clients attendent des éditeurs qu’ils stabilisent leur stratégie “

Décision Micro & Réseaux : L’offre de Computer Associates compte aujourd’hui quelque 900 logiciels : est-il crédible d’investir encore de nouveaux marchés alors que votre activité est déjà si difficile à cerner ?

Yogesh Gupta : C’est tout à fait crédible, mais cela mérite effectivement quelques explications. Nous n’avons pas su expliquer ce que nous faisions, ni même quelle position nous occupons sur le marché. Nos marques doivent être plus visibles, c’est notre objectif pour cette rentrée. Mais cela ne veut pas dire que, pour y parvenir, nous devrions céder à la mode des filialisations, comme certains de nos concurrents.On a longtemps reproché à CA son manque de souplesse commerciale. Votre modèle de distribution reste-t-il adapté ?

En voyez-vous un autre ? L’assouplissement des règles du jeu trouve vite ses limites. Quand vous achetez une voiture, vous payez aussi la garantie, parce que c’est un investissement. Et lorsque vous en changez, vous trouvez normal que cela coûte aussi de l’argent. Je ne vois pas pourquoi la distribution des logiciels devrait fonctionner sur un modèle différent.Avez-vous les mêmes réticences vis-à-vis de la location d’applications que du logiciel libre ?

Non, mais notre visibilité sur ce marché est intimement liée à l’acceptation de la clientèle de ce nouveau mode de distribution. Et celui-ci est très inégal selon les régions du monde.Le discours austère sur la qualité et la pérennité tenu par Computer Associates, qui revendique son gigantisme comme une force, aurait de quoi séduire les responsables informatiques. Il ne doit cependant pas nous faire oublier que le tournant Internet de l’entreprise est loin d’être achevé. Charles Wang, en échec sur ce point, a préféré partir. Le travail reste à faire pour que CA s’impose réellement dans les PME.

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