Depuis avril, les autorités chinoises ont fermé plus de 17 000 cybercafés. Officiellement, les responsables de ces lieux d’accès à Internet n’avaient pas installé le logiciel de filtrage “recommandé” en début d’année par le ministère de la Sécurité publique.28 000 autres cybercafés toujours en activité devront rapidement ” se conformer ” aux prescriptions légales. Sur les 25 millions d’internautes recensés par le pouvoir (un chiffre à comparer avec une population totale de 1,3 milliard d’individus), seuls 4,5 millions utiliseraient les cybercafés.
Muraille de Chine virtuelle et protection de la jeunesse
Dans l’Empire du Milieu, Internet et contrôle de la liberté d’expression n’ont jamais vraiment fait bon ménage. Il est vrai que le gouvernement chinois ne s’est jamais embarrassé de respecter les droits de l’homme.Dès 1997, conscient du caractère planétaire du média Internet, Pékin avait déjà essayé d’édifier (sans succès) une muraille de Chine virtuelle pour “protéger” la jeunesse en particulier et l’homme de la rue en général des ” idées subversives ” diffusées sur les sites occidentaux.Devant l’échec de cette stratégie de contrôle global, la Chine s’est appliquée depuis deux ans à resserrer les mailles du filet. Dans les campagnes, les gouvernements locaux forment des forces de polices spécialisées dans le contrôle du Réseau et la fouille des disques durs. Plus généralement, il semble que la ” police de l’Internet ” soit le fait des fournisseurs d’accès à Internet, poussés en cela par le pouvoir politique.
Pékin voit des espions partout
En juin 2000, le gouvernement interdisait l’implantation de cybercafés à moins de 200 mètres des écoles. Les jeunes Chinois avaient en effet une fâcheuse tendance à transformer ce qui n’était qu’un service d’accès Internet en salles de jeux en réseau…Beaucoup moins ludique, quelques mois plus tard, Pékin fermait le premier site Internet chinois, accusé cette fois-ci de diffuser des informations ” contre-révolutionnaire “.La Chine compterait aujourd’hui près de 60 000 sites Internet. Par ailleurs, selon l’association Reporters sans frontières, en janvier 2001, l’agence officielle Xinhua a annoncé que toute personne “impliquée dans des activités d’espionnage”, telles que “voler, découvrir, acheter ou divulguer des secrets d’Etat”, grâce au Web ou à d’autres moyens, encourerait une peine d’emprisonnement allant de dix ans à la perpétuité, voire la condamnation à mort.Or, pour le plus grand malheur des webmasters chinois, Pékin a parfois une vision assez extensive des activités d’espionnage.
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