Une nouvelle génération d’outils d’aide à la conduite permettra à la fois d’assister les conducteurs d’engins de travaux publics, d’améliorer la qualité des travaux et d’optimiser l’utilisation du matériel et les ressources en matériaux. La construction routière est, en effet, en passe de se robotiser, grâce aux recherches développées dans le cadre du projet de européen Circ-Brite-Euram III (Computer Integrated Road Construction). “Habituellement, les consi- gnes de travail sont transmises au chantier routier selon des procédés manuels ou semi-automatiques lents, coûteux et à la merci d’erreurs de mesure. Cette transition peu fiable entre le bureau d’études et le terrain, transforme des données informatisées précises en simples piquets de bois placés en bordure de la route ou en fils d’acier. Ils servent, respectivement, de repères de nivellement et de référence aux machines chargées de répandre les matériaux de chaussée “, explique François Peyret, président du Comité de pilotage du projet et responsable de la recherche pour le secteur robotique de chantier du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC). “L’objectif du projet Circ est de créer une base de données unique qui fasse le lien direct entre le bureau d’études et les machines travaillant sur le chantier.”Doté d’un budget de 3,4 millions d’euros, le projet a été soutenu par la Commission européenne dans le cadre du quatrième programme cadre et s’est achevé en février 2000. Son consortium, piloté par Cap Gemini, comprenait sept partenaires de cinq pays différents (France, Royaume-Uni, Allemagne, Finlande et Suède). Aujourd’hui, le projet Circ a accouché de deux prototypes électroniques embarqués : le Cirpav, qui se destine aux finisseurs (machines qui répandent les quatre couches de matériaux composant la chaussée), et le Circom, équipant les compacteurs. Ce dernier dispositif, sous sa forme multi-Circom, permettra à tous les compacteurs du marché travaillant d’échanger leurs données de position et de consigne sur une même section de route. Une station au sol, un système embarqué dans la machine et un système de positionnement géographique sont associés à chacun des deux prototypes.La station au sol utilise des technologies de CAO (conception assistée par ordinateur). Elle est composée d’un logiciel, dont le c?”ur est commun aux deux applications Circom et Cirpav, et gère une base de données tridimensionnelles stockant tous les éléments du projet de construction ainsi que les trajectoires des engins. “Le suivi du chantier sera ainsi assuré au jour le jour. Nous pourrons contrôler, par exemple, que le nombre de passages du compacteur sur la chaussée correspond réellement aux consignes initiales “, souligne François Peyret.De son côté, l’application Circom fusionne les mesures de vitesse et de direction provenant d’un radar Doppler et d’un gyromètre à fibre optique avec les données fournies par un GPS (Global Positioning System) temps réel de précision centimétrique. Ainsi, la position de la machine est connue à tout moment et précisément quel que soit l’environnement du chantier. Quant à l’application Cirpav, elle offre un positionnement en trois dimensions capable de localiser le finisseur et d’obtenir la description géométrique exacte (hauteur au centimètre prés et pente transversale) de la couche en cour d’exécution. Ainsi les traditionnels fils d’acier et palpeurs mécaniques, seront remplacés par un modèle numérique embarqué sur la machine et relié au système de positionnement par laser capable de générer jusqu’à six coordonnées spatiales.Actuellement en phase de préindustrialisation, les produits Circom et Cirpav ont été testés par l’entreprise routière française Eurovia et le club d’utilisateurs qu’elle a animé pendant le projet. C’est la société PGES (Perception & Guidance Embedded Systems), créée pour l’occasion à Grenoble, qui aura la charge de l’industrialisation et de la commercialisation des produits, avec l’assistance de tous les anciens partenaires.
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