Il serait dangereux de sous-estimer l’impact de l’accès aux réseaux à haut débit sur le développement local.” Tel est le message essentiel du livre blanc que publie l’ACFCI (Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie). Les rapporteurs y pointent une fracture entre les ” territoires numériques ” et les “zones d’ombre”. Les premiers ?” quartiers d’affaires et zones urbaines ?” sont desservis par les opérateurs qui espèrent rentabiliser de lourds investissements. Les secondes ?” faiblement attractives à court terme ?” sont délaissées. Un constat similaire, quelle que soit la technologie (ADSL, câble, boucle locale radio, etc.). L’ACFCI craint que la morosité des télécoms ne renforce la tendance. Or, selon le rapport, l’accès à des réseaux à haut débit est un vecteur essentiel de performance et une condition pour bénéficier des nouvelles applications ?” visioconférence, applications louées, télémaintenance, téléformation ou téléprocédures ?” pour ” un coût concurrentiel et forfaitaire “.
Éduquer le marché
Les PME sont les premières à souffrir de la situation. Les auteurs du rapport estiment que le déséquilibre “pourrait menacer la pérennité de milliers d’entreprises”. Ainsi, l’ACFCI ne se satisfait pas du plan de financement annoncé en juillet par le gouvernement lors du Comité interministériel de l’aménagement et du développement du territoire, et dont la date butoir ?” 2005 ?” est jugée trop lointaine. Le livre blanc réclame une politique plus ambitieuse de la part de l’Etat et des collectivités locales pour stimuler l’offre et la demande. Les CCI se proposent ainsi d’éduquer le marché en diffusant les nouveaux usages auprès des PME. Ces dernières, en effet perçoivent le haut débit comme un confort plutôt que comme une nécessité. Si une majorité d’entreprises sont connectées à l’internet, elles l’utilisent principalement pour la messagerie ou la recherche d’information. Autant d’usages pour lesquels elles ne sont pas prêtes à payer plus cher.
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