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Les cartouches ‘ pirates ‘ de la DS devant la justice

Alors que les poursuites engagées l’an dernier viennent d’être portées devant le tribunal correctionnel de Paris, Nintendo n’exclut pas de nouvelles poursuites contre les revendeurs de linkers.

Les fêtes de Noël approchent et Nintendo est plus que jamais décidé à endiguer le piratage des jeux vidéo pour Nintendo DS. Le fabricant avait engagé en décembre 2007 des poursuites contre les magasins et les sites Web qui
vendaient des cartouches vierges (communément appelées linkers) permettant de faire tourner des logiciels maison (Homebrew) mais aussi et surtout des jeux piratés. Il a publié ce jeudi
13 novembre 2008 un communiqué où il se félicite que le procureur ait décidé de porter l’affaire devant le tribunal correctionnel de Paris.Ce dernier devra rendre un jugement définitif quant à la légalité de la vente de ce type de produits en France. ‘ Les choses sont allées très vite sur ce dossier. Plusieurs sociétés de taille importante sont
impliquées, et obtenir que le procureur porte l’affaire devant un tribunal en si peu de temps
[moins d’un an, NDLR] est assez encourageant ‘, se réjouit Véronique Vasse, chargée des affaires
juridiques de Nintendo en France.En décembre 2007,
Nintendo avait frappé fort et obtenu la saisie par la Direction centrale de la police judiciaire
(BCRCIA, Brigade centrale de répression des contrefaçons industrielles et artistiques) de plusieurs milliers de linkers dans l’Hexagone chez des grossistes et des sites d’e-commerce. Véronique Vasse nous
avait alors expliqué que Nintendo avait obtenu la saisie des linkers pour contrefaçon et souhaitait faire
interdire définitivement la vente de ces produits en France.

La dissuasion a fait long feu

Jusqu’à présent, le fabricant n’y est toujours pas parvenu mais l’opération menée fin 2007 avait donné un coup d’arrêt à la vente de linkers pendant les fêtes. Prudents, la quasi
totalité des distributeurs avaient en effet décidé de retirer les produits incriminés de leurs rayons. Peu à peu, ils ont repris confiance et depuis cet été, une multitude de sites Internet ont repris ce petit commerce.R4, Supercard DS One, DS Linker, Acekard, etc., l’offre est aujourd’hui pléthorique et vient la plupart du temps de fabricants asiatiques dont le savoir-faire n’a cessé de progresser. ‘ Le
marché est très porteur. La capacité des mémoires flash a fortement augmenté et on peut désormais copier une cinquantaine de jeux sur une même cartouche,
constate Véronique Vasse. Les linkers sont vendus à peu près la moitié du
prix d’une console
[50 à 70 euros, NDLR]. Nos poursuites ne visent pas le consommateur mais les distributeurs qui réalisent des bénéfices énormes et portent préjudice à toute
l’industrie. ‘
Selon le fabricant, les pertes liées à la contrefaçon en 2007 s’élèveraient à plus de 770 millions d’euros dans le monde pour Nintendo ainsi que les éditeurs et les développeurs tiers. A un mois et demi de Noël,
le fabricant ne baisse pas la garde, bien au contraire. ‘ Nous avons attiré l’attention de l’ensemble de nos revendeurs officiels sur la recrudescence de ces dispositifs et nous les avons prévenus que nous
envisagions de déposer de nouvelles plaintes avant même que le tribunal n’ait rendu son jugement sur la première affaire ‘,
explique Véronique Vasse.Quelle que soit son issue, le verdict rendu par le tribunal correctionnel de Paris sera évidemment décisif. Nintendo en attend beaucoup : la Nintendo DSi qui doit succéder à la DS l’an prochain en Europe aurait déjà été
piratée au Japon.

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David Maume